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Adresse |
1, rue Anatole France, 27200 VERNON |
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Téléphone* |
02 32 21 19 64 |
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E-Mail |
rogfauck@free.fr |
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Discipline |
Pédologie |
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Grade* et dernière fonction à l'IRD |
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Langues (l, p, e) |
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Roger FAUCK, figure emblématique de l’ORSTOM et de la pédologie française
est décédé le 9 mars 2020 dans sa 95e année
***
Entré à l’INA en1946, Roger FAUCK a été admis en deuxième année comme
élève stagiaire à l'Office de la Recherche Scientifique Coloniale,
l'ORSC, plus tard devenu l'ORSTOM. Il effectue son année de
spécialisation à l’École Supérieure d'Agriculture Tropicale de Nogent
sur Marne. Marié en décembre 49 avec Claude, il doit la quitter en
décembre pour rejoindre Adiopodoumé par bateau. A l’époque, les statuts
de l’ORSC interdisaient la venue des épouses avant une année de séjour
Outre-Mer par le chercheur.
Accueilli à Adiopodoumé par Georges AUBERT il est initié à la pédologie
en brousse lors d’une tournée de six semaines dans un camion Dodge
débâché de l'armée américaine. Après cette tournée Roger FAUCK est
affecté au Sénégal, à la CGOT en Casamance.
Commence alors une carrière exceptionnelle au service de l’ORSTOM. Il
dirigera successivement les centres de recherche de Casamance
(Sénégal), de Kindia (Guinée), de Cotonou (Dahomey), de Dakar
(Sénégal). Il est nommé Inspecteur Général en 1966. Affecté auprès du
Directeur Général à Paris en 1971, il est nommé Directeur des Relations
internationales en 1972 et du service de la programmation scientifique
en 1978.
De 1983 à 1986 il enseigne à Université Paris VII. De 1986 à 1988 : il
est affecté aux USA par le Ministère de la Coopération comme Secrétaire
du “Special Program for African Agricultural Research” de la Banque
Mondiale à Washington. Il est également consultant de la FAO, de
l’UNESCO.
Roger FAUCK était médaille d’Or (1975), membre correspondant (1992),
membre titulaire (1998) puis émérite (2005) de l’Académie d’Agriculture
de France. Il était également récipiendaire de nombreuses distinctions
: Officier de l’Ordre du Lion du Sénégal (1971), Chevalier des Palmes
Académiques (1975), Chevalier du Mérite Agricole (1977), Officier de
l’Ordre National du Mérite (1982), Chevalier de la Légion d’Honneur
(1999).
Roger était un homme qui attirait la sympathie par son attitude ouverte
et son attention soutenue aux propos de ses interlocuteurs. Ses yeux
vifs toujours attentifs et son sourire faisaient que l'on se sentait
tout de suite en confiance à ses côtés.
En septembre dernier lui et son épouse participaient à notre excursion
des anciens de l'AIDA à Chambéry et Annecy. Toujours les mêmes yeux
pétillants et une gentillesse envers tous ses interlocuteurs. Il était
le doyen fidèle de l’association des anciens de l’ORSTOM et de l’IRD.
Il nous manquera énormément.
QUELQUES TEMOIGNAGES
Les témoignages peuvent être envoyés à sa famille à l’adresse rogfauck@free.fr
Pierre ROGER
Microbiologiste du sol IRD
Je viens d’apprendre la disparition de Roger FAUCK, une des figures
emblématiques de l’ORSTOM. Il a été mon chef de centre lorsque je suis
arrivé comme jeune chercher en 1970 à Dakar-Hann. J’avais eu le
plaisir, des années plus tard, de le retrouver lors des Congrès
Internationaux de Science du Sol et de l’accueillir aux Philippines au
Centre International de Recherche sur le Riz.
Et puis récemment, lors du voyage 2019 de l’AIDA, nous avons fait
voiture commune lors des différentes visites organisées et j’ai eu
beaucoup, de plaisir à évoquer avec lui nos années sénégalaises.
Il avait accepté de nous fournir un large extrait de ses mémoires qui
figure sur le site web de l’association des anciens de l’ORSTOM et de
l’IRD.
***
Jacques CLAUDE
Hydrologue IRD
Grande tristesse ce matin en apprenant le décès de notre ami Roger
FAUCK. C'est d'abord à l'ami que je pense, sachant que les hommages
institutionnels de l'IRD ne manqueront pas d'affluer.
Roger était un homme qui attirait la sympathie par son attitude ouverte
et son attention soutenue aux propos de ses interlocuteurs. Ses yeux
vifs toujours attentifs et son sourire permanent, parfois ironique mais
jamais méchant, faisaient que l'on se sentait tout de suite en
confiance à ses côtés.
Je l'ai connu en 1977 alors qu'il était "l'ouvrier scientifique en
chef" de l'ORSTOM et président du Comité LAT (Lutte contre l'Aridité en
milieu Tropical), initiateur et financeur du projet de la Mare d'Oursi
dont je venais de prendre les rênes. C'est à son soutien constant, à
son sens de la diplomatie et à son acharnement à trouver des
financements que l'on doit le succès de ce grand projet qui dura cinq
ans.
Nous nous sommes revus plusieurs fois à l'occasion de diverses réunions
des organisations africaines où il était régulièrement invité et écouté
(notamment au CILSS). Chaque rencontre était l'occasion de repas en
famille et de longues discussions sur nos passions africaines communes.
Je l'ai retrouvé un jour par hasard à Bruxelles où il faisait des
recherches généalogiques sur les origines ibériques de sa famille ;
toujours le même plaisir à se retrouver et à échanger nos expériences.
Et cela jusqu'en septembre dernier où lui et son épouse participaient à
notre excursion des anciens de l'AIDA à Chambéry et Annecy. Toujours
les mêmes yeux pétillants et une gentillesse envers tous ses
interlocuteurs. Il était le doyen fidèle de notre association depuis
pas mal d'années, il nous manquera énormément.
***
Yves BOULVERT, pédologue IRD
À Madame FAUCK et à toute la famille
Elève-pédologue en 1964, j'ai eu comme Directeur de Centre à
Hann-Dakar, Roger FAUCK, qui m'avait envoyé sur ses "terres de
Casamance à Séfa". Mais peu après, je fus envoyé en Centrafrique.
Nous avions repris contact il ya quelques années, car je souhaitais
comme lui, que les souvenirs de l'apprentissage à la vie de brousse
d'un de nos plus anciens collègues, Bernard LEPOUTRE, rédigés avant son
décès, puissent être édités avec une participation de l'ORSTOM. Cela
n'a malheureusement pas pu se faire. Heureusement Roger FAUCK a pu,
lui, évoquer son parcours professionnel que j'ai lu avec beaucoup
d'intérêt.
J'ai retrouvé avec plaisir Monsieur FAUCK et vous aussi, Madame, en
septembre dernier, lors du voyage savoyard des Anciens de
l'ORSTOM-IRD.
Ma femme et moi, nous vous prions de recevoir toutes nos condoléances
et vous disons notre sympathie attristée. Les souvenirs de Monsieur
FAUCK aideront à conserver sa mémoire et à pérenniser l'impact qu'il a
eu sur des générations de jeunes chercheurs.
***
René TOURTE
Inspecteur général retraité de l'ORSTOM-IRD
Dire que cette nouvelle m'attriste est une litote, elle me touche
profondément. Nous étions amis, camarades d'école, contemporains (il
était mon cadet d'une année), engagés tous deux dans des carrières
parallèles, mais souvent croisées ou convergentes, lui à l'ORSTOM-IRD
auquel on attribuait alors la recherche "de base", fondamentale ; moi,
dans les Services scientifiques de l'agriculture FOM, puis Institut du
GERDAT-CIRAD auxquels était dévolus la recherche "appliquée" et le
dialogue avec la "vulgarisation" et le développement.
En fait, ni Roger ni moi n'avons pu tracer cette
mystérieuse ligne de démarcation entre ces deux types de recherche,
dont les postulats m'échappent toujours. N'ai-je d'ailleurs pas
finalement rejoint le corps des chercheurs de l'ORSTOM, tout en restant
détaché au CIRAD. Notre objectif était commun : aider les agricultures
tropicales et leurs acteurs à valoriser au mieux leurs potentialités,
tant culturelles qu'économiques et humaines, et ainsi leur permettre
d'atteindre des niveaux de vie qu'elles autorisent et qu'ils méritent.
Plus fondamentalement, Roger FAUCK était l'un des
derniers représentants de cette recherche-action engagée, vécue sur le
terrain, en dialogue direct avec les agriculteurs, tant cultivateurs
qu'éleveurs et forestiers et leurs conseillers, afin d'appréhender à la
source leurs problèmes, leurs contraintes, mais aussi leurs espoirs,
leurs avancées. De cette approche dont la disparition de Roger tourne
une des dernières pages, il en avait magnifiquement traité dans sa
Contribution à l'Histoire de l'ORSTOM-IRD, document qui fut d'ailleurs
l'objet de l'un de nos derniers échanges directs.
Cher Roger, tu as été un grand de la recherche
agronomique internationale. Qu’hommage solennel t'en soit rendu. Que
tes enfants, tes petits enfants, tes proches en gardent longtemps
souvenir et fierté et veuillent bien recevoir mes plus sincères et
vives condoléances.
***
Flash Info de l’Académie d’Agriculture de France
Roger FAUCK, membre de l'Académie est décédé le 9 mars dernier
En cette triste circonstance, son confrère Michel-Claude GIRARD nous
écrit : « ayant eu à travailler avec Roger FAUCK, à l'AFES, à
l’Université, à l'Académie d'agriculture et bien avant, j'ai pu
l'apprécier.
Et surtout savoir à quel point cet homme qui savait tout, a eu une longue expérience, et ne faisait pas de bruit.
Je pense que c'est l'exemple même du chercheur qui travaille dans l'humilité.
Je vous encourage à lire une de ses dernières productions : la fiche de
l'Encyclopédie en ligne de l'Académie d’agriculture de France :
S7-05-08 : Quelles connaissances des sols des régions intertropicales ?
»
Pour lire la fiche cliquer ici : https://www.academie-agriculture.fr/publications/encyclopedie/questions-sur?page=6
Michel-Claude GIRARD
Professeur émérite de pédologie (agro)
Membre émérite de l'académie d'agriculture de France
***
Jacques BALDESPERGER
Pédologue IRD à Dakar de 1964 à 1977
J’ai appris avec tristesse le décès de celui que nous appelions (nous
les nouveaux arrivant à Dakar en 1964) “Monsieur FAUCK”. En 2020, les
années 60 de l’ORSTOM à Dakar semblent presque de la préhistoire.
Et pourtant, nous avons vécu avec M. FAUCK des années de travail
au “Centre” comme sur le terrain, dans une ambiance amicale d’équipe au
service de l’institution, et à travers elle de la France. Qu’il en soit
remercié. J’ai à plusieurs reprises rencontré FAUCK (je me permets
maintenant de l’appeler ainsi) après son départ de Dakar, puis le mien.
Toujours le même plaisir, je veux croire partagé.
Je me permets de raconter une petite anecdote datant de novembre 1964.
J’étais sur le terrain comme jeune pédologue pour apprendre le métier,
et FAUCK venait nous visiter plusieurs jours, dans ce cas au Sénégal
oriental (Kanéméré, près de Kédougou). Pour voir les profils on
circulait sur les pistes à peine visibles à 2 land-rovers, FAUCK avec
son chauffeur et moi le mien. En fin de journée, à environ une heure de
piste du campement, plutôt que de rouler chacun dans sa voiture FAUCK
propose que nous roulions ensemble, donnant aux 2 chauffeurs
l’instruction de partir ensemble, devant nous. Évidemment, la première
Land avec les chauffeurs a vite disparu dans les hautes herbes, cela ne
nous a pas inquiété. Mais au passage d’une marigot un ressort arrière
s’est cassé, impossible de continuer. En 1964 pas de portable, donc une
seule solution : continuer à pied.
La nuit est tombée, il fait assez noir, on marche en se guidant sur la
poussière blanche de la piste, entre les hautes herbes. A cette époque
au Sénégal oriental, les lions, hyènes, serpents sont nombreux. Sans se
concerter nous pressons le pas et commençons à parler très fort, puis à
chanter des chansons de marche... de moins en moins rassurés. Il nous a
fallu 2 heures pour rejoindre le campement, ou nos chauffeurs
dégustaient leur diner, sans trop s’inquiéter du patron. Une bonne
engueulade, terminé...
Désolé pour ce trop long message, mais je repense souvent à ces 2
heures avec Roger FAUCK, marchant entre les hautes herbes au Sénégal
oriental.
Je prie toute la famille de Roger de croire à mes très sincères condoléances.
***
Jean-Claude LEPRUN
Pédologue IRD
J’ai connu Roger FAUCK en janvier 1967 lors de mon arrivée à Dakar. Il
était le chef du Centre ORSTOM et j’étais pédologue stagiaire de
première année. Je me suis présenté à lui au Centre de Hann où étaient
situés les bureaux, les laboratoires et quelques appartements. Avant
mon départ de Paris il m’avait prévenu de mes conditions d’accueil, de
logement et de bureaux. Ce sont Charles TOBIAS, pédologue et Georges
FOTIUS, botaniste, qui me réceptionneraient à mon arrivée à l’aéroport.
J’avais été l’élève pensionnaire au Lycée Rabearivelo de Tananarive
avec Georges FOTIUS. Il était en troisième et moi en quatrième. Les
retrouvailles furent chaleureuses. Roger FAUCK m’avait logé au «
château » à Bel Air, pas loin du centre de Hann car ma femme ne m’avait
pas suivi et arriverait plus tard. De suite Roger FAUCK, pédologue
comme moi m’a fixé le sujet de mon mémoire de deuxième année « Les sols
de la région de Goudiry (Sénégal oriental). Inventaire, relations
génétiques et mise en place des matériaux ». Ces sols étaient des sols
rouges qui l’intéressaient fort car il pensait déjà à sa future thèse
soutenue en 1972 à Strasbourg sous la direction de Georges MILLOT. "Les
sols rouges sur sables et sur grès d'Afrique occidentale" Mém. Orstom
61, 257p. Les sols rouges de Goudiry développés sur les formations du
Continental Terminal présentaient des caractères morphologiques et
génétiques originaux que j’étais censé découvrir et qui pouvaient
l’aider. Il est venu me rendre visite sur le terrain. Goudiry était à
l’époque un hameau de quelques cases, une gare de la ligne Dakar-Niger
style « Il était une fois dans l’Ouest » : végétaux secs déplacés par
le vent ; hommes couverts de grands boubous sombres, trains sans
horaires… Quelques cases, un gite d’étape rescapé de l’époque coloniale
où nous logions et la boutique d’un libanais fort sympathique : Simon.
Ce dernier, sachant l’importance pour moi de la visite nous invita à
dîner. Mon adaptation rapide, mes rapports amicaux avec Simon, les
fosses pédologiques visitée et décrites et l’avancée de mon travail me
valurent d’emblée la sympathie de mon supérieur. J’étais un broussard
et Roger FAUCK aimait ça. Lors d’une visite sur le terrain la traversée
d’un champ et le passage d’un billon accentué fit faire à la Land Rover
une embardée soudaine et le coude de notre directeur frappa violemment
la portière en aluminium du véhicule. La douleur fut si forte qu’il
nous a fallu descendre le blessé et l’allonger pale sous un arbre. Il
ne nous en a pas tenue rigueur et plaisantait même souvent de cette
mésaventure et de ma maladresse.
Je retrouvais Roger FAUCK lors des séances de l’Académie d’Agriculture
au début des années 2000, rue de Bellechasse à Paris. Mes anecdotes de
brousse en Afrique et au Brésil l’amusaient beaucoup et animaient les
repas pris en commun. Sa condition physique et sa vivacité d’esprit
malgré son âge m’impressionnaient. Pour moi Roger FAUCK ne vieillissait
pas…
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