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Adresse |
384, rue de l’Olivette, 34980 SAINT-CLEMENT-de RIVIERE |
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Téléphone* |
04 67 84 10 52 |
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E-Mail |
jeandom.gutierrez@orange.fr |
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Discipline |
Entomologie |
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Grade* et dernière fonction à l'IRD |
DRI à Montpellier |
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Langues (l, p, e) |
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anglais (l.p.e.)
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Pays d'affectation |
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Madagascar, Nouvelle-Calédonie
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Autres pays bien connus |
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Compétences mobilisables |
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Entomologie appliquée, acarologie ; participation aux commissions
scientifiques ; formation : direction de thèses, formation de
chercheurs |
Activités en cours |
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Voyages culturels, randonnées, histoire |
Rubrique personelle |
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Adhére à l'AAIRD pour m aintenir le contact avec d’anciens collègues
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Hommage à Jean GUTIERREZ
(Entomologiste agricole, Directeur de recherche de l’ORSTOM/IRD, décédé le 21 janvier 2023)
Le 21 janvier dernier la communauté « Orstomo-Irdienne », et plus
singulièrement celle des entomologistes agricoles, apprenait avec
tristesse le décès de Jean Gutierrez, l’un de leurs « anciens ».
Jean Gutierrez, est né en 1936 à Mostaganem (Algérie) où sa famille
était établie depuis de nombreuses années. Après des études secondaires
et une prépa à Alger, il intègre l’Agro de Toulouse où il obtient son
diplôme d’Ingénieur agronome, puis rejoint l’ORSTOM.
A l’époque, la carrière débutait par deux années d’« Elève de l’ORSTOM
» suivies par deux années de « stage » éventuellement entrecoupées
(pour les hommes !) par le service militaire actif ou par un VSNA
(Volontaire du Service National Actif). Dans ce cadre, Jean Gutierrez
effectue ses deux années d’élève sur le centre ORSTOM de Bondy où il se
spécialise en entomologie agricole. Titulaire de la PMS (Préparation
Militaire Supérieure), il effectue son Service militaire d’octobre 1961
à mai 1963 en tant qu’officier dans l’artillerie et chez les
parachutistes.
Les années 1963 et 1964 sont particulièrement marquantes, à titre
personnel (1963 : mariage avec Dominique et … fin du service militaire)
et professionnel (1964 : fin des années d’élève et affectation à
Madagascar qui perdurera jusqu’en 1974).
En 1974, de retour en France, il soutient à l’université d’Orsay, une
thèse de doctorat qui lui confère le grade de Docteur d’Etat ès
Sciences.
Dès 1975, il est affecté en Nouvelle Calédonie. Il y restera jusqu’en
1984, année de son retour en France avec affectation à Montpellier où
il poursuivra ses recherches sur le centre ORSTOM puis au laboratoire
d’Acarologie INRA-ENSAM-ORSTOM sur le campus de l’actuel Institut Agro
(anciennement Ecole Nationale Supérieur d’Agronomie de Montpellier,
ENSAM).
Début 1998, il fait valoir ses droits à la retraite.
Contrairement à ses collègues entomologistes agricoles qui travaillent
principalement sur les insectes ravageurs des cultures, Jean a consacré
sa vie de chercheur à l’étude des acariens phytophages. Si cela en
faisait, professionnellement parlant, un faux entomologiste, il était
en revanche un vrai acarologue ! insectes, acariens quelle différence ?
presqu’une simple histoire de pattes avec 2 de plus pour les acariens
qui en possèdent 8. Jean s’est particulièrement intéressé aux
tétranyques qui sont de minuscules petites « tiques » à peine visible à
l’oeil nu parfois désignées sous l’appellation d’araignées rouges bien
qu’ils ne soient pas des araignées. Sur les 1275 espèces de tétranyques
décrites, une centaine est considérée comme déprédatrice des cultures.
Jean qui était un taxonomiste reconnu mondialement a contribué à une
solide connaissance des tétranyques de Madagascar (et des îles de
l’océan Indien) et de la Nouvelle Calédonie (et des îles du Pacifique
Sud-ouest et de la Papouasie). Il ne s’est cependant pas cantonné à la
stricte description de nouvelles espèces, à l’inventaire faunistique ou
à la révision de classification. Il a, tout au long de ses années de
recherches, associé à la caractérisation morphologique de ses petites
bêtes, la caractérisation de leurs traits d’histoire de vie et même
lors de son retour au laboratoire d’Acarologie INRA-ENSAM-ORSTOM, par
le biais de collaborations, la caractérisation moléculaire. Cette
approche intégrative lui a permis de mener des études très complètes de
phylogénie sur certains de ses arthropodes préférés.
Il a constitué une remarquable collection de tétranyques qui a valeur
de référence mondiale. Conservée depuis sa retraite à l’UMR CBGP de
Montferrier, elle se compose de 5 262 spécimens appartenant à 175
espèces et correspondant à 1 564 récoltes sur le terrain.
Au-delà de ses activités de recherche, il s’est investi dès son retour
définitif à Montpellier dans la gestion des carrières des chercheurs du
domaine de l’Entomologie Agricole en devenant vice-président de la
Commission Scientifique Science du Monde Végétal, Sous-commission des
Systèmes Ecologiques.
Au premier abord, Jean paraissait plutôt réservé, mais ce n’était là
qu’un vernis, très superficiel ; une fois le « contact » établi on
découvrait une personne au contraire plutôt expansive, douée d’une
faconde intarissable. Chacun gardera en mémoire, sa façon toute
personnelle, inimitable, regard et sourire malicieux à l’appui, de
raconter des blagues ou de dévoiler des évènements tirés de derrière
les fagots – un contraste étonnant avec le sérieux et le caractère
extrêmement méticuleux de son travail de taxonomiste !
Une grave opération du coeur l’a malheureusement affaibli durant ces dernières années …
Cher Jean, tes collègues de l’ORSTOM/IRD te saluent et expriment leurs
condoléances attristées à Dominique ton Epouse et à vos enfants, Anne
et Armelle.
Montpellier, le 13 février 2023
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