Fiche individuelle (mise à jour en 2010)
 
Philippe HISARD (1936-2021)
Photo Adresse Rue de la Mairie, 34270 LAURET
Téléphone* 04 67 59 01 08
E-Mail sans
Discipline oceanographie, hydrologie
Grade* et dernière fonction à l'IRD DR1
Langues (l, p, e)   anglais (l,p,e), russe (l,e)
Pays d'affectation   Nouvelle-Calédonie, Côte d’Ivoire, Sénégal
Autres pays bien connus   Russie, Angleterre
Compétences mobilisables   Liaison océanographie-hydrologie
Activités en cours   Archéologie, préhistoire
Rubrique personelle   Quelles sont vos motivations pour adhérer à l’AA.IRD et éventuellement quelles activités spécifiques voudriez vous y développer ?
Nostalgie des anciens collègues, leurs adresses
Echange courrier, évolution des familles
   
C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le19 août la disparition de Philippe Hisard, ancien directeur de recherche de l’IRD. Philippe était océanographe physicien. Comme ses collègues de l’IRD Il était spécialisé dans l’océanographe tropicale. Grâce à l’affectation en1965 à Nouméa du NO Coriolis véritable Navire de recherche océanographique   il contribua avec l’équipe de Nouméa à l’émergence d’une océanographie physique tropicale à l’échelle de l’océan Pacifique équatorial dans sa totalité. Quelques années plus tard avec l’ affectation en 1970 du NO Capricorne à Abidjan il suivit le mouvement dans l’ Atlantique et devint un spécialiste de la complexe  dynamique Océanique équatoriale. La voie était ainsi ouverte à la réalisation de grands programmes nationaux puis à la participation aux grands programmes internationaux  du PMRC (programme  mondial de recherche sur le climat) créé en 1980 sous le parrainage conjoint de l'OMM , du Conseil international pour la science (CIUS) et, de la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l'UNESCO pour l’étude du changement climatique dont les zones équatoriales océaniques sont des composantes majeures.  Philippe Hisard par sa participation aux campagnes et aux comités scientifiques de ces programmes internationaux  contribua largement à leur réussite   (GATE, FOCAL, TOGA).
Philippe Hisard était aussi un homme de grande culture qui s’ intéressa à l’ histoire de l’ océanographie à partir du 19ème siècle qui était alors plutôt une océanogéographie qu’une océanographie dynamique. Philippe documenta cet étrange système de circulation des courants équatoriaux, avec ses contre-courants ,  sous-courants et leurs variations.  Ces contres courants, présents aussi dans les océans Pacifique et Indien, qui affectaient la navigation, suscitèrent longtemps d’innombrables  controverses parmi les navigateurs qui, notamment dans l’Atlantique, devaient traverser le « pot au noir », cette zone de vents  faibles et tourbillonnants, pour atteindre l’Atlantique Sud. Ces observations que mentionnaient les rapports des navigateurs civils et  les hydrographes de la marine nationale intriguaient Philippe au point qu’il entreprit de les exhumer et de s’y plonger en faisant le siège des bibliothèques  du Muséum  et du  Service Hydrographique de la marine où ces précieux  rapports de navigation s’entassaient dans des armoires sans lecteurs depuis  plus d’un siècle .Il apporta ainsi des éléments importants sur la variabilité des courants et scontre courants équatoriaux que la majorité des « océanogéographes » d’alors considéraient comme constants. Il put ainsi relater la redécouverte progressive de la circulation océanique superficielle par des navigateurs hydrographes et civils. Il contribua alors à réduire la fracture entre une océanographie traditionnelle et l’océanographie moderne que les développements technologiques les ordinateurs  et la modélisation puis les outils satellitaires permit de développer et de faire un bond à la connaissance des océans. Philippe Hisard  ne jouait pas beaucoup avec ces nouveaux instruments mais sa double compétence et l’usage qu’il savait faire  des données de la vieille océanographie intéressaient beaucoup nos collègues américains qui cherchaient des explications théoriques aux étranges courants, sous courants et contre courants qui caractérisaient la circulation océanique équatoriale. C’est ainsi que Philippe Hisard fut nommé membre de plusieurs comités scientifiques internationaux de haut niveau   et que des sommités scientifiques comme Henry Stommel du MIT  le consultaient régulièrement.   . C’est ainsi que parallèlement à son œuvre purement scientifique, Philippe Hisard fut reconnu aussi comme un  contributeur respecté de l’histoire des sciences de l’océan. Il   nous manquera ainsi doublement