MEMOIRES D'ANCIENS ET DE L'ORSTOM-IRD:
Contribution à l'ouvrage de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer

 




L'Académie des sciences d'outre-mer
présente sa dernière publication

PRÉSENCES FRANÇAISES OUTRE-MER

Plusieurs membres de l'AIDA ont participé à la rédaction de cet ouvrage et en particulier notre ancien Directeur Général Jean NEMO

Voir la présentation de cet ouvrage sur le site de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer

Entrepris par l’Académie conformément à ses missions, cet ouvrage collectif est coédité par l’Académie des sciences d’outre-mer et les éditions Karthala avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de la Société des Amis de l’Académie. Le prix public pour les deux tomes est de 120 € et ils sont disponibles à l’Académie des sciences d’outre-mer, au 15 rue La Pérouse, 75116 Paris.
Sans pouvoir être exhaustif, il vise à préciser pour le lecteur, un cadre et les actions multiformes qui marquent certaines spécificités de notre pays dans l’histoire mondiale.
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Pierre Gény a accordé une interview à Canal Académie à propos de cette étude publiée par l’Académie des sciences d’outre-mer. Cet entretien est suivi de la retransmission de la communication de Xavier Darcos donnée le 28 novembre 2012 devant les membres de l'Académie réunis en séance.

L’Académie des sciences d’outre-mer est un établissement public, sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle a été fondée sous le nom d’Académie des sciences coloniales en 1922 et réunit des spécialistes des pays d’au-delà des mers qui y ont pour la plupart vécu et travaillé. Ses fondateurs, notamment, furent Paul Bourdarie, Paul Doumer, Albert Lebrun, Auguste Pavie, le maréchal Louis Hubert Lyautey…

Devenue en 1957 Académie des sciences d’outre-mer, elle réunit aujourd’hui des experts et des personnalités aux compétences variées. Nous pouvons évoquer parmi les membres qui l’ont illustrée les docteurs Eugène Jamot, Alexandre Yersin, le maréchal Leclerc, Robert Cornevin, Jacques Soustelle, Théodore Monod, Pierre Messmer.

Elle a pour mission d’étudier les questions relatives à ces pays, sous leurs aspects scientifiques, politiques, économiques, techniques, historiques, géographiques, sociaux et culturels.

Le présent ouvrage apporte le témoignage de cette connaissance et de ces travaux, et ce dans l’esprit de sa devise « Savoir, Comprendre, Respecter, Aimer ».

Entrepris par l’Académie conformément à ses missions, cet ouvrage collectif est coédité par l’Académie des sciences d’outre-mer et les éditions Karthala avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de la Société des Amis de l’Académie. Le prix public pour les deux tomes est de 120 € et ils sont disponibles à l’Académie des sciences d’outre-mer, au 15 rue La Pérouse, 75116 Paris.

Sans pouvoir être exhaustif, il vise à préciser pour le lecteur, un cadre et les actions multiformes qui marquent certaines spécificités de notre pays dans l’histoire mondiale.

Ces présences françaises sont exposées selon trois périodes historiques (XVIe siècle-début du XIXe ; XIXe siècle-1re moitié du XXe ; années 1950-1960 jusqu’à nos jours) et selon les régions du monde où elles se sont manifestées.

Le tome I est consacré à l’histoire, depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours, des différentes modalités selon lesquelles la France et les Français se sont rendus présents outre-mer, hors d’Europe.
Le tome II aborde le déroulement dans le temps des présences françaises selon une approche thématique centrée sur les sciences et technologies, la religion et la culture.

Ces volumes ont été élaborés par une commission animée par son président Philippe Bonnichon, par le secrétaire perpétuel de l’Académie Pierre Gény, et par son coordinateur Jean Nemo qui s’est réunie régulièrement pendant près de six ans, rendant compte à l’Académie de l’avancement progressif de ses travaux.



HISTORIQUE DE LA PARTICIPATION DE MEMBRES DE L'AIDA A CET OUVRAGE

L'Academie des Sciences d'Outre-Mer prépare la publication en 2010-2011 d’un ouvrage en plusieurs volumes sur la « Présence française Outre-Mer » suivant trois périodes chronologiques : avant le 19ème siècle, du début du 19ème siècle jusqu’à 1950, depuis cette dernière date.

J. Nemo qui est fortement impliqué dans ce projet indique que plusieurs contributions sont déjà disponibles. Une partie qui nous concerne plus particulièrement est consacrée à la science et l’outre-mer depuis 1850 à nos jours. Cette partie est bien structurée: relations scientifiques avec un terrain colonial (contacts, finalités, recherche, influence sur la science en France et création de branches « tropicalistes » des disciplines).
J. Nemo a fourni un document présentant ce projet qui reproduit ci-desspous.

Des contributions par les membres de l’AA.IRD sont les bienvenues (contacter Jean NEMO).

 


Canevas de travail de l’académie des sciences d’outre-mer pour le titre de l’ouvrage « Présence française outre-mer » consacré à la science et à la recherche.
(à date de début mars 2009)

Il est convenu du découpage suivant (voir pour le détail § 4) :
Période couverte : de la seconde moitié du 19ème siècle à la fin du 20ème.
Ce qui n’exclut pas des coups de projecteur sur les siècles précédents mais ils ne seront pas traités au fond.
Justification : sciences, recherche et technologies font, à partir des années 1850/1860 et en partie l’objet de politiques, d’institutions et de branches de discipline spécifiquement orientées vers les pays du sud.

1ère Partie : Introduction méthodologique, définition de l’objet (la science et les technologies à propos ou au service des pays du sud, dans la mesure où elles représentent des spécialisations ou des spécificités par rapport aux disciplines scientifiques générales dont elles relèvent), cadrage historique.

2ème Partie :Les disciplines et les problématiques

3ème Partie : Les instruments et les modalités ou les démarches de la recherche

4ème Partie : La science et la recherche sur le terrain

5ème Partie :Les implications de la science et de la recherche à l’international et dans le multilatéral

6ème partie : Technologies et ingénierie

1ère Partie : Introduction méthodologique, définition de l’objet
- Cadrage chronologique et thématique
– Canevas à préparer par J. Nemo pour discussion et appel éventuel à co-rédacteurs de la version définitive (canevas courant 1er trimestre, texte avant fin juin).

2ème Partie :Les disciplines et les problématiques, quelques exemples significatifs :
Texte considéré comme définitif :
Jean Blancou et al. « Amélioration des productions et de la santé animale : le rôle des vétérinaires français »
Textes en cours d’élaboration :
- Jean-François Turenne : « Émergence de l’agronomie tropicale »
- Christian Lévêque : « Pêches et pisciculture continentales et marines au cours du 20ème siècle »
Textes annoncés ou à demander :
Un texte sur la géologie (exploitation d’un dossier récent, « Géologues français outre-mer » établi sous la direction de J. Gaudant, N° 101 de « Géochronique », mars 2007. A suivre avec J.F. Turenne, P. Gény, P. Rognon
Un ou plusieurs texte sur les sciences sociales (à préciser d’ici la prochaine réunion).
Un texte concernant la géographie tropicaliste : proposition de François Bart, à préciser.
Un ou plusieurs textes sur les politiques de santé et la recherche médicale (P. Gény et J. Nemo en discuteront avec nos confrères Gentilini et Saliou)

3ème Partie : Les instruments et les modalités ou les démarches de la recherche
Textes élaborés :
Jean Nemo « Des sciences coloniales à la coopération scientifique avec les pays du Sud » NB : texte diffusé, plusieurs commentaires reçus, à condenser de quelques pages (courant 1er trimestre 2009)
Textes annoncés ou à demander :
Marc Bied-Charreton « Quelques étapes décisives de l’histoire de l’ORSTOM puis de l’IFRDSC puis de l’IRD » Note de 2005, à discuter avec l’auteur pour une rédaction adaptée à l’ouvrage et vérification de possibles recoupements avec l’article précédent (à faire par J.Nemo).
Texte équivalent pour le CIRAD ? Voir si opportunité d’un seul texte.
Texte de synthèse ou d’exemple significatif d’implication de la recherche universitaire dans le partenariat scientifique avec les pays du Sud.
Texte de synthèse ou d’exemple significatif concernant le réseau des Instituts français relevant du ministère des Affaires étrangères
Un texte concernant une ou deux « écoles de grande réputation ». Ont été notamment cités l’EFEO et l’égyptologie. A revoir pour décision et identification de possibles contributeurs lors de la prochaine réunion Un texte concernant le réseau des établissements Pasteur. A revoir en liaison avec le chapitre « Santé publique et recherche médicale » (voir 2ème partie).

4ème Partie : La science et la recherche sur le terrain
Textes élaborés :
- Lucile Allorge « La recherche scientifique à Madagascar avant l’Indépendance »
- Patrick Roederer « La recherche scientifique à Madagascar, passé, présent, avenir »
- Les deux auteurs sont convenus de rédiger à partir de leurs deux textes une contribution commune
Textes à demander :
A été retenu le principe d’un ou deux textes traitant des spécificités de la recherche française dans une ou plusieurs régions du monde. Il a été proposé de traiter de l’Afrique du Nord. Question à revoir en fonction d’éventuelles propositions.

5ème Partie : Les implications de la science et de la recherche à l’international et dans le multilatéral.
Textes à demander :
Principe retenu : un texte concernant le positionnement et la contribution de la France dans deux ou trois agences spécialisées de l’ONU (évoqués : UNESCO, OMS, FAO)
– un texte concernant le GCRAI de la Banque mondiale (instituts de recherche agronomique régionaux spécialisés dans quelques grandes productions tropicales)
– Un texte concernant le positionnement de la France et de la recherche française dans les grands programmes internationaux (eau, changements climatiques, désertification…). A rediscuter plus opérationnellement lors de la prochaine réunion

6ème partie : Technologies et ingénierie
Principe retenu, n’a fait l’objet que d’un bref échange de vues ne permettant pas à ce stade de faire des propositions. A revoir lors de la prochaine réunion.

PROJET DE RAPPORT D’ÉTAPE 2007

Commission « Présence française outre-mer »

Séance de l’académie des sciences d’outre-mer (16 novembre 2007)

Introduction

Bref rappel : l’académie a débattu fin 2005, début 2006, de l’opportunité d’une prise de position de sa part dans le débat portant sur « les aspects positifs » ou les « méfaits » de la colonisation française. A cette occasion, elle a adopté une résolution mesurée, dont il semble bien qu’elle a eu peu d’échos.

Il est alors apparu que l’académie se devait de procéder à une réflexion objective, en dehors de tout contexte polémique, comme il sied à une institution académique. Conformément à ses statuts et règlements, elle a créé une « commission temporaire pour l’étude de la présence française outre-mer », ce terme générique étant précisément choisi pour élargir la réflexion et ne pas la focaliser sur la seule colonisation, phénomène historique particulièrement visible dans la durée mais qui doit être remplacé dans un contexte plus large.

Cette commission a tenu une réunion mensuelle (hors périodes de congé) depuis juin 2006. Elle a passé beaucoup de temps à préciser le champ de sa réflexion, sa méthodologie, les modalités de publication des résultats de ses travaux. Il ne s’agit pas de temps perdu, l’entreprise est complexe et mérite de débats approfondis, mais le travail est loin d’être achevé. Débats dont la commission souhaite rendre compte à l’ensemble des académiciens pour les associer à ses réflexions et connaître leurs remarques, commentaires et suggestions.

Étapes 2006 –2007

1 ) Le cadre chronologique : il a été assez vite convenu de faire partir la réflexion des grandes découvertes, période qui marque le début d’une expansion européenne outre-mer d’un type jusque là inconnu, et de la poursuivre jusqu’à l’époque la plus contemporaine, soit le début du 21ème siècle. On trouvera plus loin la justification d’un choix qui aurait pu être plus large ou au contraire restreint à une période plus récente.

2 ) Il a été convenu un découpage en trois grandes périodes : jusqu’au début du 19ème siècle, du 19ème aux années 1950/1960, des années suivantes à aujourd’hui. Il a également été convenu, bien que la discussion n’ait pas encore abouti concrètement (voir ci-après), de traiter un certain nombre de thèmes et de régions géographiques à l’intérieur de chaque période, en assurant les croisements et renvois nécessaires.

2 ) Après avoir envisagé que les contributions soient le seul fait d’académiciens, il est vite apparu que l’académie ne disposait pas de compétences assez diversifiées et complètes. Il a alors été convenu que l’on ferait appel en tant que de besoin à des contributeurs extérieurs, experts ou bons connaisseurs de tel ou tel aspect des sujets traités.

3 ) La commission avait tout d’abord prévu d’écrire un ouvrage de l’ordre de 700 pages à échéance de fin 2008. Elle a modifié son approche après avoir constaté que la complexité de l’entreprise et la diversité des contributions justifiaient un plan souple et adaptable, soit un ouvrage d’introduction et de méthodologie et plusieurs ouvrages à base chronologique croisée d’une trame thématique. Elle est également convenue qu’il n’était pas question de viser l’exhaustivité. Irréaliste, cette hypothèse avait pour grave inconvénient de se situer parmi de très nombreuses publications savantes ou de vulgarisation au cours des deux ou trois dernières décennies.

Sur le plan éditorial, un éditeur a été approché. Il n’a pas encore été possible d’approfondir avec lui un projet éditorial. Les hypothèses actuelles sont de publier, au fur et à mesure de leur achèvement, plusieurs volumes, chacun étant consacré à tout ou partie d’une période et à plusieurs thématiques, sous forme de contributions éventuellement contrastées, de citations en encadrés.

La problématique actuelle

La commission souhaite consulter les académiciens sur les questions en cours de discussion.    

Il a été convenu que toute publication qui se voudrait exhaustive rencontrerait dans les bibliographies anciennes ou récentes de nombreux ouvrages à caractère plus ou moins exhaustif en tout cas globalisant et qu’une nouvelle publication allant dans le même sens n’apporterait pas grand chose, en supposant que la commission réussisse à s’assurer une très large concours de spécialistes.

La commission a accepté de travailler dorénavant sur un canevas qui lui a été proposé comme base de travail.

Objectif des travaux à mener

 

- Il semble raisonnable – et pratiquement acquis- de faire évoluer le projet initial (rédaction d’un ouvrage ambitieux mais aux contours et finalités insuffisamment précis) vers quelque chose à  la fois plus ouvert, non limité la simple histoire coloniale, d’une part et, d’autre part vers un schéma plus restreint et surtout plus thématique qu’un volumineux manuel.

- Il serait donc possible et probablement souhaitable que l’académie se lance dans un débat ouvert sur les caractéristiques de la « présence française » hors des frontières depuis quatre siècles et plus spécifiquement dans ce qu’il est convenu d’appeler l’outre-mer, c’est-à-dire les pays réellement « autres ». Ce qui écarterait, sauf par allusions ou pour comparaisons, l’Europe proche voire, pour l’époque contemporaine, une bonne partie des pays industrialisés de culture et d’économie relativement homogènes. En effet, tout au long de la période, la diplomatie traditionnelle, le rayonnement culturel et les échanges avec ces pays présentent des caractères spécifiques qui les distingue du type de diplomatie, de curiosité, d’exploration, de confrontation ou d’échanges avec des régions du monde fort différentes à l’origine et encore aujourd’hui, dans une large mesure.

- L’objectif serait alors d’examiner les spécificités françaises dans le cadre général de l’expansion européenne des quatre derniers siècles. Expansion aux caractéristiques nouvelles par rapport aux différentes hégémonies ou constructions d’empires antérieures : progrès technologiques continus entraînant progressivement une supériorité technique sur le reste du monde, apparition d’une économie de croissance, progrès scientifique institutionnalisé permettant une approche novatrice et « progressiste » de la connaissance, première « mondialisation » commerciale et des savoirs, évolution vers un impérialisme appuyé par une économie de type capitaliste et par un sentiment de supériorité (perçu aussi bien par les « dominants » que par les « dominés »).

Quelques pistes de réalisation

 

- A la lumière d’une typologie plus subtile et mieux élaborée que ce qui précède, il est possible de dégager un certain nombre de thématiques générales que l’on retrouve récurrentes à travers les périodes, quoique sous des formes différentes, et d’y positionner les spécificités françaises.

- A titre d’hypothèses de travail et très sommairement :

a ) Dans la lignée de la Renaissance, les progrès de la connaissance scientifique, l’ouverture vers d’autres civilisations et « l’inventaire » du monde ; leur rôle à travers explorations, expéditions scientifiques, développement de sciences humaines directement orientées vers « l’Autre » ;  les ambiguïtés de ce rôle : recherche de la connaissance désintéressée et support, voire justification, de l’expansion dominatrice ? (des sciences « pour l’empire » ou des sciences qui garantissent une supériorité durable ?)

b ) Le capitalisme naissant et la recherche de nouvelles sources de richesse (l’Eldorado) puis d’approvisionnement et de débouchés (le Pacte colonial) – Le capitalisme-impérialisme du 19ème et début 20ème siècles (les nouveaux empires coloniaux et l’hégémonie économique et politique, européenne et américaine, sur la quasi totalité du monde ) – La mondialisation entre les deux guerres (le « monde fini » de Valéry) et aujourd’hui (l’OMC…) qui organise une nouvelle donne et signe la fin des empires pour laisser place à d’autres types de relations/domination.

c ) Les rapports de civilisations à civilisations, sujet particulièrement complexe que l’on peut simplifier à l’extrême comme suit : des civilisations à vocation d’universel et des civilisations « fermées » (du moins dans la période qui nous concerne) – les emprunts, les appropriations, les acculturations, les phénomènes de rejet. NB : les termes qui précèdent ne supposent aucun jugement de valeur, ils visent seulement à décrire sommairement des attitudes de repli (les civilisations chinoise et musulmane à un moment de leur histoire) et des attitudes plus « conquérantes » parce que se voulant universelles et but à atteindre (il n’a fait aucun doute, pendant une centaine d’années, dans les esprits européens les plus ouverts et les plus « progressistes », que la civilisation européenne était la plus achevée et que le destin des autres civilisations était de la rejoindre. Certaines attitudes d’aujourd’hui quant à la valeur universelle de la démocratie relèvent de la même façon de voir les choses dès lors que le modèle achevé et inéluctable est implicitement ou explicitement celui de quelques démocraties occidentales).  

d ) Les enjeux et défis actuels : comment définir aujourd’hui une « présence française » ? En continuité de plusieurs siècles d’histoire nationale ? Dans un ou des cadres plus larges (Europe, francophonie…) ? Présence de grande puissance et/ou présence au titre de « valeurs » portées par la France ?

La façon de procéder

 

Sous réserve de discussion et de mises au point ou de contre propositions, on donnerait ainsi la priorité dans la construction et la structure de l’ouvrage à quelques grands thèmes qui serviraient de guide général aux chapitres ou parties en périodes.

Cela permettrait également de choisir des sujets à traiter, à titre de synthèses, d’extraits d’ouvrages ou de monographies. On pourrait imaginer que tel ou tel texte soit accompagné d’encadrés reflétant par exemple une analyse critique ou différente de ce que dit l’auteur principal ou encore illustrant les propos de cet auteur (citation de textes, bibliographie commentée).

Il s’agit d’un ouvrage collectif de l’académie, fondé sur une construction thématique et historique et non de l’addition de textes successifs. C’est pourquoi il serait intéressant que chacune des parties fasse l’objet d’un minimum de concertation entre les auteurs puis entre ceux-ci et l’ensemble des académiciens (les modalités de ces concertations restant à préciser) : au final, on aurait donc un ensemble reflétant ces échanges, les textes définitifs étant achevés après ces échanges (il ne s’agit donc pas des actes d’un colloque).

Il semble bien qu’une telle approche devrait conduire à l’abandon de l’idée d’un ouvrage pour donner lieu à une série de publications ou brochures dont le plan général et prévisionnel serait annoncé dès le départ et dont la publication pourrait durer deux ou trois ans.

Ce qui aurait pour avantage de mieux cibler les appels à contribution et à déconnecter la publication de l’obligation d’un produit final élaboré, les diverses brochures pouvant paraître au fur et à mesure de leur achèvement. En outre, cela pourrait structurer deux ou trois ans de débats à l’académie à raison de deux ou trois séances annuelles consacrées au projet de chacune des brochures. Et, sans doute, de mieux motiver les contributeurs pressentis.

Il est joint au présent rapport une annexe qui pourra sur un certain nombre de points expliciter ce qui précède.    

 

Annexe au rapport d’étape de la commission « Présence française outre-mer » - Un essai de lexique.

 

« Outre-Mer » :

Ce vocable désignait spécifiquement, jusqu’au milieu du siècle dernier, les territoires coloniaux ou en voie de décolonisation, en très grande majorité subtropicaux, tropicaux et équatoriaux, africains, asiatiques, océaniens et caraïbes ou amazoniens. Il a du reste été très officiellement substitué au vocable « colonies » ou « colonial », par exemple dans l’intitulé du ministère compétent, de l’École formant les administrateurs et magistrats destinés à servir dans ces pays, du musée de la Porte Dorée. Dans cette acception, le mot perdure aujourd’hui pour désigner un ensemble beaucoup plus restreint de départements et de territoires séparés de la métropole par de grands espaces.

Il désignait plus généralement et plus anciennement, comme son nom l’indique, les pays « d’au-delà des mers », en gros les pays non européens. Quoique occulté par le sens plus récent et plus délimité de territoires de souveraineté française ou sous protectorat ou mandat français, ce sens général ne doit pas être perdu de vue. Il a en effet été utilisé pour désigner un ensemble de territoires et de peuples de civilisations et de religions différentes de la civilisation et de la religion européennes, par leur origine, par leur histoire. Accessoirement mais non secondairement par leur apparence physique. Pour résumer sommairement, les « autres lointains ».

Dans ce sens, les États-Unis, le Canada, l’Australie, quoique étant indubitablement situés au-delà des mers, n’entraient plus vraiment, dès lors que leur population devenait majoritairement européenne, dans la catégorie des pays que l’on désignait comme étant des pays d’outre-mer. Dans la conscience collective des Européens du 19ème siècle et de la première moitié du 20ème, ceux-ci étaient pour l’essentiel les pays colonisés ou « semi-coloniaux », dont la quasi totalité se situaient « au Sud ».

En simplifiant, on peut considérer que cette acception large s’est rapidement confondue, à partir des années cinquante, avec les notions nouvellement apparues de « Tiers-Monde » ou de pays « en voie de développement ». Ces deux épithètes, reflétant de nouvelles problématiques et une nouvelle donne internationale, maintiennent cependant presque intacte la notion d’un « autre monde » que représentait auparavant le terme « outre-mer ».

« Sciences d’outre-mer » :

Cette appellation a remplacé sans ambiguïté aucune l’appellation « sciences coloniales ». Quant à savoir ce que signifient exactement ces qualificatifs, on ne se risquera pas ici à ouvrir un débat…académique, qui donna lieu dans le passé à bien des discussions et à bien des enjeux.

On se contentera d’une définition simpliste : jusque vers 1950, constituaient une science « coloniale » ou « d’outre-mer » tous les éléments d’une discipline scientifique dont certains phénomènes étaient propres aux régions coloniales ou d’outre-mer ou dont les applications pratiques nécessitaient des adaptations particulières de lois ou de découvertes générales. On comprend sans difficulté ce que veulent dire les mots « agronomie tropicale » ou « médecine tropicale » : il ne s’agit ni d’une médecine ni d’une agronomie dont les fondements scientifiques seraient de nature différente d’une agronomie ou d’une médecine universelle parce que tempérée… Il s’agit bien évidemment, ayant constaté qu’un certain nombre de plantes ou de maladies sont ou étaient spécifiques aux pays du Sud, d’adapter à ces dites plantes ou maladies une démarche scientifique universelle et de découvrir les applications concrètes et particulières qui peuvent en découler.

On peut étendre à bien d’autres disciplines cette définition simpliste : la plupart des sciences humaines et sociales connaissent des phénomènes et des problématiques propres à « l’outre-mer », quelques unes sont même nées à propos de cet « outre-mer » (comme l’ethnologie). Seules quelques disciplines fondamentales, mathématiques, physique, chimie…n’ont sans doute aucune spécificité exotique.

 Il était relativement simple à l’époque coloniale de maîtriser tous les aspects des sciences « coloniales » : la capacité de recherche était entre les mains du colonisateur, il détenait pour l’essentiel les concepts et les outils de la recherche scientifique, il pouvait à son gré en déterminer les finalités : connaissance du milieu humain, « mise en valeur » agricole ou minière, amélioration de l’état de santé des populations etc.

Au début du 21ème siècle, le qualificatif « Sciences d’outre-mer » est devenu bien plus ambigu. S’agit-il de sciences utiles pour le développement, si oui, lequel : celui des pays les plus pauvres, des pays intermédiaires ? S’agit-il plutôt de développer les connaissances à propos des pays du Sud, si oui lesquelles et selon quelles modalités et finalités : démarche purement académique, partenariat entre scientifiques du Sud et du Nord ?

Le débat mérite d’être posé pour deux raisons au moins. L’une à caractère général que l’on n’abordera pas ici, il s’agit d’un autre question qu’il faudra bien ouvrir un jour : l’académie des sciences d’outre-mer porte-t-elle bien son nom, aujourd’hui ? L’autre rentre dans le cadre des travaux de la commission « Présence française outre-mer » : quelle place conviendra-t-il d’y accorder à la recherche scientifique en relation avec les pays du Sud ? 

« Présence française » :

1 ) Élément du titre de la commission temporaire créée par l’académie en vue de la publication d’un ouvrage sur ce thème.

2 ) Termes fréquemment utilisés dans le langage récent de la diplomatie française, souvent associés aux termes « Influence » et « Rayonnement » pour définir l’un de ses objectifs importants et permanents. Le sens général est clair, il se décline de nombreuses façons : assurer la présence de la France dans la construction européenne pour y faire jouer son influence ; être présent dans les grands débats internationaux pour faire valoir et si possible prévaloir les positions de la France ; être présent dans tel ou tel pays ou ensemble de pays pour y faire rayonner la culture française ou y assurer la défense et la promotion des intérêts français ; être présent et actif dans le mouvement de la francophonie, considérée comme un moyen, à travers la défense et la promotion de la langue, de rayonner dans un ensemble linguistique et, au-delà, de promouvoir un modèle culturel capable de faire contrepoids à d’autres modèles. Cette liste n’est pas exhaustive, on peut la compléter de bien des façons, pour autant qu’il s’agisse d’affirmer, au-delà des frontières, l’existence d’une référence spécifiquement française.

3 ) Sur un plan plus général, notamment historique, les termes « présence française » embrassent un très large éventail de situations.

Mais il convient auparavant de s’entendre sur le sens du qualificatif « français ». Celui-ci ne commence à signifier quelque chose de précis qu’à partir du moment où le substantif proprement dit, « la France », correspond à une entité, ensemble politique, social, géographiquement bien délimité, en mesure de se définir sur le plan intérieur et d’y obtenir une certaine adhésion populaire d’une part ; d’autre part, à travers une politique aux objectifs précis et durables vis-à-vis de l’extérieur.

Si la France du 21ème siècle n’est pas exactement la France des guerres de religion, de la royauté absolue, de la Révolution ou de la débâcle de 1940, sauf à abuser de l’anachronisme, un ensemble humain, pas forcément homogène au départ, s’est reconnu et se reconnaît encore dans ce vocable, a accepté et accepte encore, plus ou moins volontiers, l’organisation politique, civile, sociale et morale, les frontières physiques et psychologiques que cela implique, selon les époques. S’y ajoute un sentiment de continuité et d’héritage. En d’autres termes, malgré les variations individuelles ou d’appartenance sociale, le qualificatif de « français » se réfère depuis plusieurs siècles à une entité « France » clairement identifiée par ses habitants et le reste du monde même si les critères de cette identification évoluent avec le temps.

4 ) Dans cette optique, les termes « présence française » hors du territoire français se déclinent de bien des façons. On tentera une typologie sommaire, commençant par le niveau régalien, se poursuivant par ceux de l’économie et du commerce, l’exploration, la propagation de la foi, la recherche et le besoin de connaissance, s’achevant par les initiatives de ce que l’on appelle aujourd’hui la société civile ou des individus. On n’oubliera pas, dans cette tentative de classification, les contre-parties ou retours en France de ces diverses modalités de « présence » à l’extérieur des frontières.

Le niveau régalien

La présence se traduit, au niveau de l’autorité régalienne, par une diplomatie (en temps de paix) et une action armée (en temps de guerre) dont on sait, depuis Clausewitz, qu’elles sont les deux aspects d’une stratégie dont les objectifs visent généralement à assurer la sécurité du territoire, son accroissement éventuel, la sauvegarde d’intérêts divers.

Cette stratégie s’accompagne, délibérément ou de façon diffuse, d’une présence plus difficile à définir : la langue, la culture dans ses différentes manifestations savantes, littéraires, artistiques et autres exercent, naturellement parfois, un attrait dans d’autres pays et pour d’autres peuples ou sous-ensembles de populations. L’action de l’État peut contribuer, sur le plan interne, à préparer les conditions préalables au développement de cet attrait, elle l’accompagne le plus souvent, du moins depuis le 19ème siècle, à travers une « action culturelle » considérée comme l’un des volets indispensables d’une diplomatie de présence et d’influence.

Elle s’accompagne encore, surtout depuis la Révolution française, d’une dimension de philosophie politique : le modèle social et politique de la démocratie et des droits de l’homme est dorénavant considéré comme une référence qu’il convient de mettre en valeur et de promouvoir, même si la « Real Politik » s’accommode volontiers d’arrangements de circonstance tolérant, autorisant ou supportant d’autres modèles échappant à cette philosophie.

De ce point de vue, l’action régalienne ne peut être dissociée de celle qui émane de la société proprement dite, à travers ses intellectuels et ses religieux, comme on va le voir ci-après.

Elle s’accompagne aussi d’une action plus ou moins structurée d’appui à la défense, à la promotion, au développement ou au renforcement des intérêts économiques. 

Le niveau des arts, des lettres, des sciences, de la philosophie

Avec ou sans accompagnement de l’État, les religieux, les philosophes les écrivains, les savants, les artistes, les universitaires et plus généralement les intellectuels entretiennent avec leurs homologues d’autres pays des relations complexes, souvent de réseaux plus ou moins formels ou informels, parfois structurés dans le cadre de partenariats organisés. Malgré des spécificités variables selon les époques, ces relations se traduisent par des échanges. Échanges plus ou moins « égalitaires » lorsque les partenaires sont de culture, de connaissances, de démarche scientifique ou intellectuelle, de philosophies ou de traditions religieuses proches. Échanges plus visiblement « inégalitaires » lorsque l’un des partenaires, pour des raisons démographiques, historiques, géographiques, politiques ou de mentalités très différentes, reçoit plus ou est plus influencé qu’il ne transmet ou n’influence.

A titre d’illustration, le christianisme, depuis l’ère des grandes découvertes jusqu’au début du présent siècle, s’est montré bien plus prosélyte, avec des succès variables mais souvent fort visibles, que d’autres religions (dont certaines, à d’autres époques, avaient été elles-mêmes expansionnistes), plus repliées sur elles-mêmes. Au tournant du 20ème siècle et tout au long de sa durée, deux modèles politiques et sociaux, issus de l’Occident, ont sous-tendu les évolutions politiques et sociales d’un grand nombre de pays dont beaucoup « d’outre-mer », bien plus que leurs propres modèles indigènes. La « Science » telle qu’elle est aujourd’hui philosophiquement et méthodologiquement fondée répond à des critères presque universellement répandus depuis l’Europe, même si la démarche scientifique et l’accumulation des savoirs scientifiques ne sont pas le monopole, en particulier sur le plan historique, de la dite Europe.      

Le niveau des échanges économiques

Le commerce hors des frontières (en fonction du sens de ce dernier mot selon les époques) constitue certainement l’une des plus anciennes formes de « présence ». Selon les temps et les pays, il combine initiatives individuelles et initiatives de la puissance régalienne. Toujours selon les temps et les pays, il constitue un ensemble complexe de politiques régaliennes et d’aventures individuelles ou corporatives, il est un facteur d’expansion, voire de domination de fait ou, au contraire de soumission à des comportements économiques d’origine étrangère, voire à leur adoption au détriment des comportements d’origine indigène.

Le rôle des individus

La présence hors des frontières est aussi le fait d’individualités. Il ne faut pas exagérer l’importance de ce niveau typologique, il convient ne pas le négliger dans la mesure où des personnes, isolément ou en groupe, ont anticipé des types plus organisés de présence « régalienne », « intellectuelle », « économique », les ont renforcés, voire infléchis.

« Présence française outre-mer »

Titre complet de la commission « Présence française outre-mer » et, implicitement, résumé de son mandat. Toujours implicitement, il s’agit d’une réflexion sur l’histoire de la dite « Présence ». Lors de ses premières réunions consacrées au champ historique à couvrir, la commission est convenue de conduire cette réflexion au-delà de l’époque coloniale, jusqu’aux dernières années du 20ème. Il s’agit donc pour cette dernière période à la fois d’histoire récente ou immédiate et d’un état des lieux au début du 21ème siècle.

- Le champ géographique

Sur la base des définitions précédentes, le champ de la réflexion que doit mener la commission ne concerne que les pays « autres ».

Jusqu’au début du 19ème siècle, cette appellation simpliste et sommaire recouvre l’ensemble des pays non-européens. A partir de là, l’ensemble des pays de peuplement non européen plus, dans un contexte et selon des critères à préciser, ce qu’il est convenu d’appeler l’Amérique latine. Les premiers ont presque tous été « colonisés » au sens moderne du terme ou, pour une minorité significative en Asie, « semi-colonisés ».

A partir des années 1950, le champ de la réflexion devient plus difficile à définir. On ne se trompe sans doute guère en début de période en le plaçant dans un cadre géographique pratiquement inchangé, la plupart des pays concernés ayant alors été englobés dans des appellations telles que « Tiers Monde » ou « Pays en voie de développement ». Mis à part les pays sous contrôle communiste direct, cette définition reste opératoire jusque vers la fin du siècle, lorsqu’il devient évident que « Tiers monde » et « Pays en voie de développement » recouvrent des réalités très différentes, y compris en termes d’enjeu de « présence ».

- Le champ historique

Dès lors qu’on admet les définitions qui précèdent, on peut faire partir (ce qu’a fait la commission) la réflexion du temps des grandes découvertes, celui au cours duquel – à l’exception notable du monde musulman proche – les « pays d’outre-mer » font irruption, dans la diplomatie interne de l’Europe et ses enjeux, dans son économie capitaliste naissante ou ébauchée, dans ses préoccupations scientifiques et philosophiques issues de la Renaissance. Alors que, sauf défaut de perspective de la part du rédacteur, lesdits pays ou continents subissent plutôt le choc de cette ouverture qu’ils n’y participent comme acteurs ou parties prenantes.

Il est relativement logique d’arrêter une première époque au début du 19ème siècle (ce qu’a fait la commission), lors du début de la révolution industrielle et d’un rapport nouveau aux « pays d’outre-mer » marqué par la condamnation de l’esclavage, les débuts du libre-échange, une nouvelle ère coloniale. Période qui s’achève aux alentours de 1950, à partir de quand commence la dernière phase.

Nous avons donc à ce stade cerné le temps et l’espace objets de la réflexion de la commission. Restent des questions importantes, pour le moment en cours de discussion.

- Le champ thématique

1 ) On a défini plus haut plusieurs « niveaux » de « présence ». Ils sont utilisables période par période, quoique leur problématique en soit évidemment assez différentes.

Il est important de noter la place considérable et transversale du phénomène colonial au cours des trois périodes retenues. Il est tout aussi important de ne pas s’en tenir à une approche strictement « histoire coloniale » et d’élargir la notion de « présence outre-mer » à toutes ses manifestations, à tous ses enjeux, intérieurs et diplomatiques, proprement européens, notamment.

2 ) C’est pourquoi on ne pourra traiter de la « présence française outre-mer » sans faire explicitement référence aux autres pays européens et à leur façon d’assurer leur propre « présence ». On rappellera un truisme bien connu, selon lequel la France a toujours été partagée entre deux pôles de vision géopolitique : sa place en Europe et sa place dans le monde. Elle a, le plus souvent, privilégié le premier au détriment du second, lorsqu’il fallait faire un choix. Sauf sans doute au moment de la décolonisation où elle a longuement hésité, contrairement à d’autres pays. Dans ce contexte, les spécificités de la « présence française » ne peuvent être correctement analysées si on fait abstraction de l’environnement européen. L’enjeu diplomatique lors de la conquête en Afrique Noire est tout aussi important que d’autres enjeux plus ciblés sur des doctrines coloniales. Il en va de même lors des renoncements au Canada ou aux Indes.

Plus généralement, les fondamentaux de l’expansion outre-mer au cours des siècles récents ne sont pas proprement français. Ils sont un héritage de la Renaissance, des Révolutions américaine et française, mais aussi de la révolution industrielle, phénomènes qui débordent largement le seul cadre français.

3 ) Un dernier point que la commission n’a pas encore abordé : quels sont les retours en France de la « présence française outre-mer » ? En terme d’emprunts linguistiques et culturels, d’immigration, de connaissance scientifique etc.