Groupe de travail "UMR" (Terminé)
 

UMR (terminé)

Le premier trimestre de l’année 2008 a vu la finalisation du rapport sur les UMR par Jacques Merle, après quoi le CA a décidé de mettre en veilleuse cette activité compte tenu de l’actualité mouvante du début de l’année (Loi relative aux libertés et responsabilités des universités, dite loi LRU ou loi Pécresse, incertitudes sur l’AIRD…).   Les trois documents produits sur ce sujet sont reproduits ci-dessous.   

1. Fiche : Les avantages et les limites des UMR (nov. 2004)   
2. Pour un positionnement de l'IRD face aux UMR et autres structures de mixité scientifique. Esquisse d'un document de cadrage.
3. Rapport final: L’IRD DANS LES UMR ET AUTRES STRUCTURES DE MIXITE SCIENTIFIQUE
      

1. Fiche : Les avantages et les limites des UMR (nov. 2004)

•  Exposé des motifs

             Les Unités Mixtes de Recherche existent depuis plus de vingt ans. C'est un concept d'association avec les universités qu'a proposé le CNRS dans les années 1980. Dans le cadre de la réforme et de la transformation de l'ORSTOM en IRD à partir de 1997, les scientifiques de l'IRD ont été fortement encouragé a se regrouper dans des Unités de Recherche en association avec d'autres organismes et a participer à des UMR. L'IRD s'est ainsi progressivement impliqué dans 25 UMR.   Après plus de quatre années de fonctionnement en moyenne, les UMR ont été évaluées lors des processus de renouvellement sous différents aspects et par différentes instances. L'IRD est en droit de se poser la question des avantages ou des désavantages de sa participation aux UMR et plus généralement   à diverse formes de partenariat.

  2.    Contenu de l'étude.

             Il paraît nécessaire de réaliser une synthèse des informations recueillies à l'occasion de cette phase de renouvellement, sur les avantages et les limites de la participation de l'IRD aux UMR.

Cette analyse doit aussi inclure les débats et les choix induits par le processus de renouvellement qu'ils aient été sous-tendus préalablement par une politique de l'IRD, ou non. A cet égard, l'implication éventuelle du « document Marion » dans cette politique devrait être préalablement analysée.

Enfin des indicateurs objectifs, pour l'appréciation de la façon dont les objectifs spécifiques de l'IRD, notamment vis à vis du Sud, ont été satisfaits, devraient être, si possible, mis au point.

Cette étude devrait donc, en premier, tenter de catégoriser les UMR et, sans faire « doublon » ou se substituer aux instances d'évaluation, faire le point de la façon dont les missions de l'IRD ont été prises en compte . C'est un état des lieux synthétique que la Direction et/ou les instances d'évaluation n'ont peut-être pas pu faire dans sa globalité, qu'il conviendrait de mener à bien en s'appuyant sur le « rapport Marion » en collaboration avec lui et avec la DEP. Les missions de l'IRD peuvent être déclinées en plusieurs volets qui conduiraient pour chaque UMR à apprécier outre la qualité de la recherche, l'implication de l'UMR dans des chantiers du sud, l'implication des scientifiques et des institutions scientifiques du Sud aux travaux de l'UMR, jusqu'à leur intégration comme partenaires de l'UMR.

           

•  Méthodes.

 

- Prise en compte du rapport Marion et consultation de l'auteur.
- Consultation des documents d'évaluation et de renouvellement des UMR.
- Consultation des directeurs des UMR ou des principaux représentants de l'IRD, souvent sous-directeurs de ces UMR
- Consultation des Commissions Scientifiques de l'IRD sur l'évaluation interne de ces UMR et de ses   ressortissants IRD.
- Consultation d'un représentant du CNRS, non IRDien, chargé de la gestion scientifique des UMR au sein de son organisme, sur la philosophie des UMR vue par le CNRS.  
- Elaboration, si possible, d'indicateurs objectifs de critères d'appréciation des UMR par rapport aux mission spécifiques de l'IRD .
- Consultations de représentants de partenaires scientifiques du Sud .

•  Moyens.

  Le groupe de travail chargé de l'étude pourrait comprendre 4 ou 5 personnes dont d'anciens membres IRDiens de ces UMR et d'autres au contraire n'ayant pas participé à ces unités mais ayant une plus grande expérience des relations avec le sud. Une personnalité ayant eu une expérience transverse, connaissant à la fois l'IRD, les universités et les responsabilités de direction d'UMR. Une personnalité scientifique du sud ayant l'expérience d'une participation à une UMR (Accueil de longue durée ou intégration à l'UMR). Un scientifique du nord d'un autre organisme ayant travaillé sur un chantier IRD à l'occasion de sa présence dans une UMR incluant l'IRD.

Les moyens financiers nécessaires seraient limités, pour couvrir seulement quelques missions dans les villes universitaires où sont implantées ces UMR.

•  Calendrier.

 

- Premier rapport provisoire après six mois d'enquète: soumis à la direction.
- Prise en compte des remarques, compléments, critiques de la direction, et travail commun avec les représentants de cette direction (M. Marion), 3 mois.
- Rédaction définitive, 3 mois.


2. Pour un positionnement de l'IRD face aux UMR et autres structures de mixité scientifique

( Esquisse d'un document de cadrage pour le groupe UMR)

Avertissement

Lors de la constitution du Comité des Anciens (CdA), les consultations de la Direction Générale et les discussion internes au sein du Bureau provisoire du CdA, ont conduit à retenir trois premiers sujets d'étude :

•  L'IRD et les ONG.

•  Les structures de mixité (UMR) à l'IRD.

•  Les dossiers « pays » ....

Le premier sujet a donné lieu à un rapport provisoire : « Pour une politique de l'IRD vis-à-vis des ONG », rédigé par G. Winter, actuellement en cours d'examen par la Direction. Les deux autres sujets sont encore en chantier.

Le présent document est une tentative visant à saisir plus précisément les contours de l'étude relative au deuxième sujet : Les structures de mixité (UMR) à l'IRD , et d'esquisser les résultats que l'on peut en attendre. Son unique ambition actuelle est de mieux éclairer le chantier et de mettre en évidence le travail, important, qui reste à faire.

Le groupe de travail chargé de cette étude était, à l'origine composé de Jean-Anne Ville, Jacques Merle, Jean-Claude Leprun et Marc Bied-Charreton. Des indisponibilités temporaires d'une partie de ce   groupe de travail ont considérablement retardé l'avancement des travaux.   Un renforcement du groupe est envisagé par l'arrivée de « nouveaux anciens » avec   une expérience personnelle de ce domaine.

Les personnes consultées jusqu'ici sont internes à l'IRD : Président, Directeur Général, Ex-Directeur du DEV (M. Lourd), Ex-Directeur du DSF (H. de Tricornot), Chargé de mission (C. Marion) du Directeur, Directeurs des trois département recherche : DME, DRV, DSS. L'appui du Directeur du nouveau DEV (... ? ) et de son staff   est acquis ...

Il est utile de noter en préambule à cette étude que la participation des chercheurs de l'IRD aux UMR, et autres structures de mixité, est un sujet sensible au sein de notre communauté scientifique. On devra donc éviter de trop personnaliser nos analyses et, par exemple, de mettre en évidence nommément des  UMR « canoniques » face à d'autres jugées plus « douteuses » quant à leur composition et leur mode de fonctionnement (On ne se prononce pas ici sur la qualité scientifique de l'UMR mais seulement sur son statut administratif).  

On distinguera quatre parties principales dans l'étude :

- ( I)   Contexte et motivation de l'étude.

- ( II)   Caractérisation des UMR de l'IRD .

- ( III)Le bilan des UMR 2001 - 2005 vis à vis des trois critères justificatifs initiaux et des missions spécifiques de l'IRD.

-   (IV) Des orientations nouvelles possibles.              

  I )    Contexte et motivation de l'étude

L'IRD est un EPST, le 5ème en taille, qui justifie son existence par sa finalité qui n'est pas de nature scientifique mais politique. Les champs scientifiques couvert par l'IRD   pourraient être traités par d'autres organismes de recherche nationaux.   L'existence même de l'institut a été mise en question à plusieurs reprises dans le passé faute d'avoir suffisamment mis l'accent sur sa spécificité singulière d'organisme de « recherche pour le développement ». C'est donc en étant investi d'une mission particulière, unique en France et même dans le monde, de nature avant tout politique, que notre institut justifie sa légitimité.   

Au cours de la réforme de l'institut en 2000, la direction du moment s'est penché sur la position du « développement » vis à vis de la « recherche ». Le Président Lazar demandait à ce que le vocable « Institut de Recherche pour le Développement » soit lu : « Institut de Recherche .... pour le Développement » et non pas : « Institut .....de Recherche pour le Développement » arguant qu'il n'y a pas deux recherches, une majeure   (plus académique) et une mineure qui serait dédiée au développement et dont nous serions les dépositaires exclusifs. C'est ce qui a conduit cette direction à vouloir prioritairement démonter que notre organisme était, ou devait être (ou redevenir), un institut de recherche à part entière au même titre que les autres EPST. Pour cela il fut décidé de réorganiser l'institut autour de trois « départements  recherche » chargés de susciter la création d'Unités de Recherche (UR) et de Services (US), et de deux départements annexes pour traiter du développement (Département Expertise Valorisation) et du soutien aux équipes de recherche du Sud (Département Soutien Formation).   Dès lors les questions liées au développement et au soutien de la recherche au Sud étaient, de fait, disjointes de la science qui devait avant tout viser «l'excellence ».

Pour être en situation d'atteindre cette excellence et sous l'impulsion du ministère de la recherche qui poussait également très fort dans ce sens, la direction a très fortement incité ses chercheurs, plutôt qu'à créer des UR propres IRD, à participer à des Unités Mixtes de Recherche en partenariat avec les universités et d'autres institut de recherche, dont le CNRS créateur du premier modèle d'UMR dans les années 1980, devenu   depuis le modèle standard.

Mais pour ne pas oublier les deux missions spécifiques de l'institut, il fut décidé que la participation de l'IRD aux UMR devait non seulement satisfaire des critères d'excellence mais aussi, en contrepartie, impliquer les autres acteurs nationaux de la recherche (EPST, EPIC, Universités), avec lesquels nous coopérons dans ces UMR, vis à vis de nos missions spécifiques vers le développement et la formation dans le Sud.

         C'est ainsi que la participation de l'IRD à des UMR se justifiait par trois catégories d'arguments :

•  Garantir l'excellence scientifique et de ce fait assurer la visibilité de l'institut au plan national en sa qualité d'acteur de la recherche (EPST)

•  Attirer les autres acteurs de la recherche nationales, avec lesquels on est associés au sein de ces UMR, sur les chantiers scientifiques spécifiques ouverts par l'IRD au Sud.

•  Associer des équipes scientifiques du Sud à ces travaux et ainsi   promouvoir leur émergence là où elles n'ont pas encore acquis une visibilité et une légitimité pouvant assurer leur pérennité.

Il n'était pas possible (heureusement !), ni raisonnable, ni certainement souhaitable, de faire basculer l'ensemble des activités scientifiques de l'Institut dans un « tout UMR » immédiat. Et, de fait, à l'issue de la première vague de création d'Unités validées par les instances d'évaluation (CSS et CS) début 2 001, sur un total de ...  (?) Unités crées seulement 15 (vérifier ) étaient des UMR avec des partenaires et des compositions très variables.

A partir de 2 005 ces unités arrivèrent à la fin de leur première mandature de 4 ans et les procédures d'évaluation, ainsi que l'examen des candidatures de reconduction, création, voire fusion ou extinction, commencèrent calées sur   le calendrier des quatre zones universitaires qui se partagent l'exagone.  

Aujourd'hui, début   2006, sur   98 (vérifier..)   Unités on compte 25 UMR (à + ou - 2 unités près).

Disposant des documents d'évaluation des UMR de la première vague et des dossiers de demande de renouvellement ou de création de celle de la deuxième vague, il est possible de tenter de se faire une opinion sur   un certains nombre de points liés à notre participation à ces UMR qui répondent à des questions souvent posées. Quels avantages l'institut a-t-il retiré de ces partenariats scientifiques ?   Quels inconvénients, ou manquement vis à vis de nos missions spécifiques, ont-ils pu engendrer ?   D'une façon plus générale, dans quelle mesure les trois arguments invoqués plus haut pour participer à ces UMR, ont-ils été satisfaits ?

En prenant encore un peu plus de hauteur, on peut se poser la question du type de partenariat scientifique qui répondrait le mieux à nos spécificités parmi le maquis de ceux qui existent déjà indépendamment des UMR : IFR, ...., et d'autres qui pourraient être créés sur mesure par notre institut ou d'autres instances (ministères...) avec des dimensions supplémentaires : Europe, Sud.

 

Le but de cette étude est de tenter de faire un bilan, en crédit et en débit, de ces partenariats scientifiques dans les UMR, et les autres structures de mixité scientifique, en jetant un regard global sur les documents d'évaluation dont on dispose pour en tirer des conclusions et des propositions à l'usage de la Direction. Les évaluations ayant un caractère avant tout individuel en terme d'unités, une telle étude d'ensemble visant une vision synthétique globale n'existe pas à notre connaissance.

  II   )   Tentative de catégorisation des UMR   de l'IRD.

         Pour entreprendre une analyse de l'ensemble des UMR, il est nécessaire de procéder à leur « catégorisation ». Un premier examen superficiel montre, en effet, que ces UMR représentent un ensemble très disparate couvrant un spectre très large de caractéristiques. Plusieurs critères sont à envisager : - le type d'UMR, c'est à dire sa composition institutionnelle - Le poids de l'UMR et le poids de l'IRD dans cette UMR, qui s'exprime par le nombre de chercheurs, ingénieurs, techniciens - Le domaine scientifique couvert - Enfin le rayonnement scientifique et societal, voire médiatique, de l'UMR. Cette dernière catégorisation est plus difficile et délicate à prendre en compte. Si   le rayonnement scientifique peut être apprécié à travers différents indexes, maintenant en usage dans les communauté scientifiques, avec le nombre et la qualités des publications dans des journaux reconnus, les indices d'impacts, ..etc, le poids societal de l'Unité est beaucoup plus subjectif et, en ce qui concerne l'IRD, on entre, par ce biais, dans le domaine de l'appréciation des missions spécifiques de l'institut vis-à-vis du Sud qui sera traité plus loin.    

  II 1. Les UMR caractérisées par leur compositions institutionnelle. Différent types d'UMR.

         Le vocable UMR n'est pas une appellation contrôlée, rigoureusement définie et commune à tous les organismes qui l'utilisent.

C'est le CNRS qui, désireux de mieux impliquer les universités dans la recherche et de lier enseignement et recherche, mais également soucieux de s'assurer des locaux dans ces mêmes universités, leur proposa des contrats d'association appelés Unités Mixtes de Recherche. A l'origine donc la mixité était limité à deux partenaires : un institut de recherche (CNRS) et une université. Plus tard d'autres instituts de recherche, INSERM, INRA notamment, créèrent le même type de lien avec des universités. Ensuite des organismes de recherche rejoignirent des UMR déjà existante qui associèrent ainsi avec une, ou plusieurs, universités, plusieurs EPST. Des EPIC se joignirent   aussi à ces constructions. Enfin certaines associations, qui se qualifient toujours d'UMR, n'ont pas d'universités en leur sein et accueillent des organismes de statuts très différents, voire étrangers.

         Parmi les 25, ou 27 (vérifier) UMR, qui sont qualifiées comme telles et auxquelles l'IRD participe, on peut distinguer 5 catégories :

•  (1) Les UMR avec une université et le CNRS. On est proche du modèle canonique créé à l'origine par le CNRS. Historiquement la première UMR à laquelle l'IRD a participé est LOCEAN (R 182 - ex LODYC)   qu'il a fondé en commun avec l'Université Paris VI et le CNRS en 1986.

•  (2) Les UMR avec toujours le CNRS et une, ou des, universités et un autre institut qui peut ne pas être un EPST comme le CIRAD ou le CNES.   Le LEGOS (R065) et le CESBIO (R113) avec comme partenaires l'Université Paul Sabatier, le CNRS, et le CNES sont de ce type.

•  (3) Les UMR sans le CNRS mais avec une, ou des, universités et un, ou des, organismes de recherche . Le laboratoire des symbiose tropicales et méditerranéennes de B. Dreyfus (R040) est de ce type.

•  (4) Les UMR sans le CNRS et sans les universités, associant plusieurs organismes de recherche EPST ou EPIC. Le Centre de biologie pour la gestion des populations (CBGP) (R022) est de ce type associant à l'IRD, l'INRA, le CIRAD et « l'Agro. » de Montpellier.

•  (5) Des UMR associant des organismes étrangers. L'unité R 178 (R. Gonzales) : Conditions et territoire d'émergence des maladies tropicales, est de ce type.   

  II. 2   Les   UMR caractérisées par leur poids (en terme de personnels) et le poids relatif de l'IRD.

Les informations sur le nombre total et le nombre des IRDiens, chercheurs, ingénieurs et techniciens appartenant à une UMR existent partiellement dans les documents d'évaluation (A dépouiller et faire un tableau).

  II.3   Les UMR   réparties par thèmes scientifiques vis-à-vis du Sud.    

L'IRD a défini 6 thèmes scientifiques prioritaires vis-à-vis du Sud dans lesquels se répartissent les Unités de l'Institut dont les 26 UMR (au premier janvier 2005) :

•  - Aléas, risques et sécurité environnementaux dans le Sud. 4 UMR sur 9 Unités.

•  - Gestion durable des écosystèmes du Sud. 7 UMR sur 19 Unités dont 12 UR.

•  - Eaux continentales et côtières dans le Sud. 2 UMR sur 13 Unités dont 11 UR.

•  - La sécurité alimentaire dans le Sud. 5 UMR sur 11 Unités dont 11 UR.

•  - La santé au Sud : maladies endémiques et émergentes, systèmes de santé. 3 UMR dont 1 Unité Mixte Internationale (UMI) sur 13 Unités dont 10 UR et 3 en devenir. (A mettre à jour !).  

•  - Enjeux économiques, sociaux, identitaires et dynamiques spatiales au Sud. 4 UMR sur 18 Unités dont 17 UR.  

  II.4   Les UMR par département et Commissions Scientifiques Sectorielles.

Un tableau résumera cette information.

  III )   Bilan des UMR évaluées en 2005

  Ce bilan s'apprécie au regard des trois arguments invoqués pour la participation de l'IRD aux UMR : L'excellence scientifique, l'implication des autres instituts de recherche partenaires dans les chantiers ouverts au Sud, l'implication et le soutien d'équipe scientifiques du Sud.

  III.1 Le bilan scientifique. Evaluation de « l'excellence ».

Il existe des indexes pour mesurer la production scientifique d'un chercheur, d'une équipe ou d'une Unité. Ces informations sont en principe contenues dans les documents d'évaluation. Cependant un survol rapide de ces documents montre que ces informations sont inégalement rapportées et quelquefois de façon peu clair. Il faudra évidemment distinguer dans ces bilans la part qui revient aux ressortissants de l'IRD pour évaluer leur poids scientifique relatif dans ces UMR. (Travail important à prévoir...)

  III.2   L'implication des instituts partenaires et des Universités dans les chantiers de recherche au Sud ouvert par l'IRD.

      A l'origine, un certain pessimisme prévalait sur ce point. Et de fait certains IRDiens, antérieurement rassemblés dans des UR propres, se sont réfugiés dans des UMR avec lesquelles ils ont eu peu de contact, l'UMR étant considérée comme une « base arrière » de l'UR.   Mais dans d'autres UMR, jugées a priori plutôt académiques, au contraire, les chantiers du Sud ont paradoxalement été immédiatement attractifs pour les membres des autres instituts de recherche. C'est principalement le cas des UMR du DME dans les domaines de l'océanographie,   de la géophysique terrestre et de l'eau.  

A noter aussi sur ce plan, l'intérêt manifesté par les jeunes chercheurs pour les problèmes du Sud, et pas seulement pour des questions d'affectation et d'indexation de salaires ! Les recrutements récents de haut niveau (ENS, X, ...) de chercheurs préférant l'IRD au CNRS est en partie attribuable à cet intérêt pour le Sud. On peut considérer que la fréquentation de l'IRD, avec sa dimension   orientée Sud, par un vivier d'étudiants dans l'entourage des UMR est, non seulement un facteur de reconnaissance et de visibilité pour l'institut, mais aussi un moyen d'attirer des compétences de haut niveau sur la question du développement du Sud.  

D'une façon générale, une première lecture des rapports d'évaluation indique une tendance nette dans le sens d'une implication accrue des UMR sur les chantiers du Sud qui compenserait favorablement le risque, souvent évoqué, d'une dissolution et d'une perte d'identité des équipes IRD dans les UMR, revers possible de la médaille de ces associations scientifiques.

Néanmoins l'analyse détaillée de ces   dossiers d'évaluation, en s'aidant d'indicateurs précis à définir, pour mesurer l'impact de notre intégration dans les UMR sur l'intérêt des autres Instituts de recherche pour les problèmes du   développement au Sud, reste à faire.

Un autre point, à développer dans la partie IV qui traitera   des propositions pour l'avenir, concerne le rôle futur de l'institut en sa qualité nouvelle « d'agence de moyens » pour promouvoir, gérer, voire financer, la recherche pour le développement au plan national. Il est clair que la visibilité accrue de l'institut et ses contacts avec la communauté scientifique nationale au sein des UMR facilitera ces nouvelles fonctions.

  III.3   L'association des équipes du Sud et leur formation.

         C'est incontestablement le point qui a posé le plus de problèmes et qui été le plus insatisfaisant au cours des 4 premières années de vie des équipes IRD dans les   UMR.    On a noté, dans la première partie, que la réforme de l'institut des années 2 000, créant deux départements, parallèles aux trois départements recherche, dédiés, l'un (DEV) à l'expertise et à la valorisation, l'autre (DSF) au soutien et à la formations des chercheurs du Sud, avait contribué à séparer « recherche » et « développement » et plutôt encouragé la recherche de l'excellence scientifique plutôt que l'écoute des partenaires du Sud   soucieux de leur développement.  

Et de fait l'insertion   des équipes de   l'IRD dans les UMR s'est faite en se souciant très peu, voire pas du tout, des partenaires scientifiques du Sud. Tout au plus, les chantiers déjà ouverts au Sud ont été pris en compte dans les projets d'UMR, et ceci parfois sans que les responsables scientifiques ou politiques des pays du Sud impliqués aient été consultés, d'où certaines situations embarrassantes, notamment pour nos représentants dans ces pays !.

Le DSF, et son directeur Hervé de Tricornot, s'est soucié, lui, des communautés scientifiques du Sud et de leur formation, mais de façon presque totalement indépendante de la politique scientifique menée par les départements de recherche et des activités des   UR et surtout des UMR. Ce développement séparé, pour ne pas employer un trop grand mot dans   sa traduction anglaise !,   est incontestablement une des questions parmi les plus mal   traitées auquel s'est heurté la direction de l'institut au cours des dernières années.

Un correctif important à cette situation a cependant été   apporté par le DSF lui-même à la mi mandat des UR et des UMR (en 2 003), sous la forme d'un programme, appelé : «  Jeunes équipes associées à l'IRD  », visant à : «  faciliter la constitution de noyaux de chercheurs et d'enseignants du Sud, autour d'un chef de file et sur une thématique commune, de les aider à se structurer en tant que collectif et à progresser dans la définition de leur projet. Cela dans le cadre d'une association avec une UR ou une UMR de l'IRD qui joue un peu le rôle d'incubateur   ».   Ce programme a eut des résultats mitigés mais il se poursuit. De belles réussites sont à mettre à son crédit, notamment avec le   LMTG (R154 - B. Dupré Directeur) de Toulouse où une intégration des chercheurs du Sud se fait depuis la formation (université) jusqu'à l'activité de recherche proprement dite dans l'UMR. A l'inverse certaines associations d'équipes du Sud avec des UR et des UMR sont artificielles et correspondent seulement à des coopérations de longue date avec des équipes IRD.

Une analyse détaillée des rapports d'évaluation est nécessaire sur ce point, mais cela ne suffira probablement pas car ces rapports sont peu diserts sur ce sujet particulier. Il sera probablement nécessaire d'interroger les Directeurs d'UMR et les chercheurs de l'IRD, unités par unités, pour mieux apprécier   ce point particulièrement délicat qui est au coeur de la problématique de l'IRD.

Est il possible de faire une recherche de premier plan, compétitive au plan international, et qui soit en même temps utile au développement et favorise l'émergence d'équipes de recherche dans les pays du Sud ?   Certains ont prétendu que c'était une équation sans solution !

   IV )   Des orientations possibles nouvelles pour l'IRD en matière de structures de mixité scientifique.

   IV.1   Quelques informations

Le ministère de la recherche pousse toujours l'IRD à s'intégrer au tissu métropolitain.

Contrairement à ce qui avait pu être envisagé, le CNRS n'abandonne pas le concept d'UMR.

La Direction a des idées sur les structures d'association scientifiques inter-organismes :

•  Le président (entretien 12 décembre 2005) souhaite une plus grande ouverture future sur la dimension européenne et internationale en ce qui concerne le Nord, et l'intégration du Sud, dans de nouvelles structures de mixité qui pourraient être initiées par l'Institut. Ces nouveaux types de structures mixtes, qui dépasseraient et renouvelleraient le modèle standard CNRS, devraient être favorisées par   la loi d'orientation de la recherche.

•  Le Directeur Général (entretien du 4 janvier 2006) souhaite articuler la nouvelle fonction « d'agence de moyen » de l'Institut avec les structures d'associations scientifiques dans lesquelles on serait engagé. Mais cette fonction « d'agence de moyen »   ne peut se situer au niveau des structures d'associations scientifiques type UMR ; elle doit être conçue à un niveau plus élevé qui reste à définir.  

IV.2     Quelques   idées et   propositions à débattre

           L'implication des équipes de l'IRD dans les UMR peut être considérée comme ayant eu des résultats globalement positifs. Mais ce constat ne doit pas pousser l'institut à vouloir « UMRériser » toutes ses activités scientifiques sur   unmodèle d'UMR standard et unique. L'IRD a   besoin d'Unités Propres et le « tout UMR » un moment envisagé il y a quelques années, n'est ni réaliste ni souhaitable. Des Unités Propres sur des thèmes plus proches des missions de développement de l'institut n'ont pas besoin de s'intégrer dans des structures plus large et   méritent de bénéficier d'une visibilité pour elles-mêmes. Des structures de type IFR (Institut Fédératif de Recherche) seraient alors mieux adaptées à la reconnaissance de ces équipes et à leur coopération éventuelle avec d'autres organismes.

         De nouvelles structures de mixité devraient voir le jour, au-delà du modèle standard du CNRS. L'IRD, comme le souhaite le Président, peut initier un   modèle qui lui soit propre avec des dimensions nouvelles : dimension Internationale pour les pays d'Europe et les pays du Sud, dimension plus spécifique intégrant des acteurs ou Organisations Non Gouvernementales susceptibles de mieux résoudre sur le terrain la dualité souvent antagoniste développement-environnement.

         Les avantages liés à nos partenariats avec les Universités dans les structure de mixité doivent être mieux utilisés dans le sens de nos missions de soutien aux communautés scientifiques du Sud. Ces Universités accueillent de nombreux étudiants du Sud, parfois nous prenons un relais dans   leur formation, en encadrant des travaux de thèse. On va rarement plus loin, au delà des   soutiens possibles que distribue le DSF, soutiens certes très appréciés, mais qui n'utilisent pas toutes les ressources du tissu universitaire français, étant trop confiné à « l'intérieur de l'appareil IRDien ».   

Le pragmatisme et l'expérience du passé incitent à privilégier la diversité dans les structures de recherche, propres ou en association. L'IRD, confronté à une dimension de plus que les autres organismes de recherche :   la finalité développement, a besoin d'une plus grande liberté de choix dans ses modèles d'association  

Des Unités Propres sont indispensables, on l'a vu. On peut cependant intégrer certaines de nos équipes dans des UMR de type CNRS lorsqu'elles seront en mesure de transformer les orientations de ces UMR, par le nombre et la qualité de leurs éléments ; on a des exemples particulièrement démonstratifs de ces situations pour des UMR du DME. On peut aussi créer un, ou des, nouveaux types de structure de mixité mieux adaptés à nos missions. Etc...   Mais le modèle unique et parfait n'existe pas et les structures doivent s'adapter aux projets et non l'inverse.

  JM/ 22/02/06    


3. Rapport final

L’IRD DANS LES UMR ET AUTRES STRUCTURES DE MIXITE SCIENTIFIQUE

Avertissement

Un groupe de travail de l’AAIRD s’était chargé en 2005 d’une étude sur les structures de mixité scientifique à l’IRD. Ce groupe était, à l’origine, composé de Jean-Anne Ville, Jacques Merle, Jean-Claude Leprun et Marc Bied-Charreton. Des indisponibilités temporaires diverses ont considérablement retardé l’avancement des travaux, mais il est cependant possible d’en dresser un bilan sommaire qui peut être utile, la question des associations scientifiques inter-organismes restant d’actualité en 2008.
Les personnes consultées sont internes à l’IRD : Président, Directeur général, ex-directeur de la DEP (M. Lourd), ex-directeur du DSF (H. de Tricornot), chargé de mission du Directeur (C. Marion), directeurs des trois départements recherche : DME, DRV, DSS. L’appui de B. Lootvoet, directeur de la « Délégation à l’évaluation et aux indicateurs (DEI) », et de son staff a également été appréciée.

On distinguera quatre parties dans cette étude : - I. Contexte et motivations - II. Caractérisation des UMR de l’IRD - III. Le bilan (2001-2005) des UMR de l’IRD - IV. Les orientations nouvelles actuelles

I. CONTEXTE ET MOTIVATION

L’IRD est un EPST, le 5ème en taille, qui justifie son existence par sa finalité qui n’est pas seulement de nature scientifique, les champs scientifiques couverts pouvant être traités par d’autres organismes de recherche nationaux. C’est donc en étant investi de cette mission particulière, unique en France et même dans le monde que notre institut justifie sa légitimité, quelquefois mise en cause dans le passé.
Cette légitimité se trouve maintenant renouvelée par la mission de coordination de l’Agence Inter-établissement de Recherche pour le Développement (AIRD) qui lui a été confiée.
Au cours de la réforme de l’institut en 2000, la direction du moment s’était penchée sur la position du « développement » vis-à-vis de la « recherche ».
Le Président Lazar demandait que le vocable « Institut de Recherche pour le Développement » soit lu : « Institut de Recherche …. pour le Développement » et non pas : « Institut …..de Recherche pour le Développement » arguant qu’il n’y a pas deux recherches, une majeure (plus académique) et une mineure qui serait dédiée au développement et dont nous serions les dépositaires exclusifs.
C’est ce qui a conduit cette direction à vouloir prioritairement démontrer que notre organisme était, ou devait être (ou redevenir), un institut de recherche à part entière au même titre que les autres EPST.
Pour cela, il fut décidé de réorganiser l’institut autour de trois « départements recherche » chargés de susciter la création d’Unités de Recherche (UR) et de Services (US), et de deux départements annexes pour traiter du développement (département Expertise Valorisation) et du soutien aux équipes de recherche du Sud (département Soutien Formation).
Dès lors les questions liées au développement et au soutien de la recherche au Sud étaient, de fait, disjointes de la science qui devait avant tout viser «l’excellence ».

Pour être en situation d’atteindre cette excellence et sous l’impulsion du ministère de la Recherche qui poussait également très fort dans ce sens, la direction a très fortement incité ses chercheurs, plutôt qu’à créer des UR propres à l’IRD, à participer à des Unités Mixtes de Recherche en partenariat avec les universités et les autres institut de recherche, dont le CNRS, créateur du premier modèle d’UMR dans les années 1980, devenu depuis le modèle standard.
Mais pour ne pas oublier les missions spécifiques de l’institut, il fut spécifié que la participation de l’IRD aux UMR devait non seulement satisfaire des critères d’excellence mais aussi, en contrepartie, contribuer à impliquer les autres acteurs nationaux de la recherche (EPST, EPIC, universités) avec lesquels nous nous associons, dans ces missions spécifiques vers le développement et la formation du Sud.
C’est ainsi que la participation de l’IRD à des UMR devait satisfaire trois critères :
- Garantir l’excellence scientifique et de ce fait assurer la visibilité de l’institut au plan national en sa qualité d’acteur de la recherche (EPST)
- Attirer les autres acteurs de la recherche nationale, avec lesquels on est associés au sein de ces UMR, sur les chantiers scientifiques spécifiques ouverts par l’IRD au Sud.
- Associer des équipes scientifiques du Sud à ces travaux et ainsi promouvoir leur émergence lorsqu’elles n’ont pas encore acquis une visibilité et une légitimité pouvant assurer leur existence.

Il ne fut pas possible de faire basculer l’ensemble des activités scientifiques de l’institut dans un « tout UMR » immédiat. De fait, à l’issue de la première vague de création d’Unités validées par les instances d’évaluation (CSS et CS) début 2001, sur un total de 97 Unités créées, seulement 15 étaient des UMR avec des partenaires et des compositions très variables.
A partir de 2005, certaines de ces unités arrivèrent à la fin de leur première mandature de 4 ans et les procédures d’évaluation, ainsi que l’examen des candidatures de reconduction, de création, voire de fusion ou d’extinction, commencèrent, calées sur le calendrier des quatre zones universitaires qui se partagent le territoire français.

Actuellement, en 2007, sur 78 Unités on compte 26 UMR. Les projets de création ou le renouvellement d’une douzaine d’UMR relevant du quadriennal 2008-2011 (vague B) sont en cours d’évaluation.

II. CARACTERISATION DES UMR DE L’IRD

Le concept d’UMR n’est pas rigoureusement défini et commun à tous les organismes qui l’utilisent.
Historiquement, le CNRS, désireux d’impliquer les universités dans la recherche et de lier enseignement et recherche, mais également soucieux de s’assurer des locaux dans ces mêmes universités, proposa aux universités des contrats d’association appelés Unités Mixtes de Recherche.
A l’origine donc, la mixité était limitée à deux partenaires : le CNRS et une université.
Plus tard, d’autres instituts de recherche, INSERM, INRA notamment, créèrent le même type de lien avec des universités. Ensuite des organismes de recherche rejoignirent des UMR déjà existantes qui associèrent ainsi avec une, ou plusieurs, universités, plusieurs EPST.
Enfin des EPIC se joignirent aussi à ces constructions.
Par ailleurs certaines associations, qui se qualifient toujours d’UMR, n’ont pas d’universités en leur sein et accueillent des organismes de statuts très différents, voire étrangers.

Parmi les 26 UMR auxquelles l’IRD participe, presque toutes les catégories précédentes sont représentées avec chacune des modes de fonctionnement assez différents. On distingue :

- (1) Les UMR « classiques » avec une (ou des) université(s) et le CNRS. On est proche du modèle canonique créé à l’origine par le CNRS. Historiquement la première UMR à laquelle l’IRD a participé est LOCEAN - ex LODYC- (UR 182) qu’il a fondé en 1986 en commun avec l’université Paris VI et le CNRS. Ces UMR classiques relèvent presque toutes du DME. Au total, 10 UMR sont de ce type : outre UR 182, on a : UR 012, UR 050, UR 082, UR 121, UR 148, UR 154, UR 157, UR 161, UR 163.

- (2) Les UMR associant un autre institut (qui peut être un EPST ou un EPIC comme le CIRAD ou le CNES) toujours avec le CNRS et une ou des universités. Le LEGOS (UR 065) et le CESBIO (UR 113) associées au CNES sont de ce type. Au total 4 UMR sont de ce type, outre UR 065 et UR 113, on a : UR 123 et UR 135

- (3) Les UMR sans le CNRS mais avec une ou des universités et un ou des organismes de recherche. 6 UMR sont de ce type : UR 021, UR 063, UR 137, UR 145, UR 151, UR 152.

- (4) Les UMR avec le CNRS mais sans université. Une UMR est de ce type : UR 165

- (5) Les UMR sans le CNRS et sans les universités, associant plusieurs organismes de recherche EPST ou EPIC. 5 UMR sont de ce type : UR 022, UR 040, UR 141, UR 142, UR 144.

III. BILAN DES UMR EVALUEES EN 2005

Ce bilan s’apprécie au regard des trois arguments invoqués pour la participation de l’IRD aux UMR : l’excellence scientifique, l’implication des autres instituts de recherche partenaires dans les chantiers ouverts au Sud, l’implication et le soutien d’équipes scientifiques du Sud.

L’évaluation de « l’excellence »
Il existe des index pour mesurer la production scientifique d’un chercheur, d’une équipe ou d’une Unité. Ces informations sont fournies dans les documents d’évaluation mais de façon quelquefois peu claire. D’une façon générale, il est incontestable que la participation des chercheurs IRD aux UMR a favorisé leur production scientifique et contribué à leur « excellence ».

L’implication des instituts partenaires et des universités dans les chantiers de recherche ouverts au Sud par l’IRD
A l’origine, un certain pessimisme prévalait sur ce point. Et de fait, certains IRDiens, antérieurement rassemblés dans des UR propres, se sont réfugiés dans des UMR avec lesquelles ils ont eu peu de contact, l’UMR étant considérée comme une « base arrière » de l’UR. Dans d’autres cas, au contraire, des UMR jugées a priori plutôt académiques, ont trouvé les chantiers du Sud immédiatement attractifs pour les membres des autres instituts de recherche. C’est principalement le cas des UMR du DME dans les domaines de l’océanographie, de la géophysique terrestre et de l’eau. A noter aussi sur ce plan, que la participation de l’IRD aux UMR a suscité un intérêt grandissant des doctorants et des jeunes chercheurs pour les problèmes du Sud. Les recrutements récents de chercheurs de haut niveau (ENS, X, …), donnant la priorité à l’IRD face à un recrutement également possible au CNRS, est en partie attribuable à cet intérêt pour le Sud. Pour le vivier d’étudiants attachés aux UMR, la fréquentation des chercheurs de l’IRD, non seulement renforce la visibilité de l’institut, mais est aussi un moyen de les attirer, avec leurs compétences de haut niveau, sur la question du développement du Sud. D’une façon générale, les rapports d’évaluation indiquent une tendance nette dans le sens d’une implication accrue des UMR sur les chantiers du Sud qui compenserait favorablement le risque, souvent évoqué, d’une dissolution et d’une perte d’identité des équipes IRD dans les UMR, revers possible de la médaille de ces associations scientifiques.

L’association des équipes du Sud aux UMR et leur formation
C’est incontestablement le point qui a posé le plus de problèmes et qui a été le moins satisfaisant au cours des 4 premières années de vie des équipes IRD dans les UMR.
On a noté, dans la première partie, que la réforme de l’institut des années 2000 créant deux départements parallèles aux trois départements recherche dédiés l’un (DEV) à l’expertise et à la valorisation, l’autre (DSF) au soutien et à la formations des chercheurs du Sud, avait contribué à séparer « recherche » et « développement » et plutôt encouragé la recherche de l’excellence scientifique plutôt que l’écoute des partenaires du Sud soucieux de leur développement.
Et de fait, l’insertion des équipes de l’IRD dans les UMR s’est faite en se souciant très peu, voire pas du tout, des partenaires scientifiques du Sud. Tout au plus, les chantiers déjà ouverts au Sud ont été pris en compte dans les projets d’UMR, et ceci parfois sans que les responsables scientifiques ou politiques des pays du Sud concernés aient été consultés ; d’où certaines situations embarrassantes, notamment pour nos représentants dans ces pays ! Le DSF, et son directeur de l’époque : Hervé de Tricornot, s’est cependant soucié des communautés scientifiques du Sud et de leur formation, mais de façon presque totalement indépendante de la politique scientifique menée par les départements de recherche et des activités des UR et surtout des UMR. Ce développement séparé n’est pas imputable au DSF, mais il représente incontestablement une des questions les plus mal résolues auquel s’est heurté la direction de l’institut au cours des dernières années.
Un correctif important à cette situation a cependant été apporté par le DSF lui-même dès la mi-mandat des UR et des UMR (en 2003), sous la forme d’un programme, appelé : « Jeunes équipes associées à l’IRD », visant à : « faciliter la constitution de noyaux de chercheurs et d’enseignants du Sud, autour d’un chef de file et sur une thématique commune, de les aider à se structurer en tant que collectif et à progresser dans la définition de leur projet. Cela dans le cadre d’une association avec une UR ou une UMR de l’IRD qui joue un peu le rôle d’incubateur ».
Ce programme a eu des résultats mitigés, selon Hervé de Tricornot lui-même, mais il se poursuit.
De belles réussites sont à mettre à son crédit, notamment avec le LMTG de Toulouse (UR 154 - B. Dupré, directeur), où une intégration des chercheurs du Sud se fait dans l’UMR depuis la formation (université) jusqu’à l’activité de recherche proprement dite. A l’inverse certaines associations d’équipes du Sud avec des UR et des UMR sont artificielles et correspondent seulement à des coopérations de longue date avec des équipes IRD.

IV. LES ORIENTATIONS NOUVELLES ACTUELLES

Quelques informations sur le contexte national

Contrairement à ce qui avait pu être envisagé, le CNRS et le ministère de la Recherche n’abandonnent pas le concept d’UMR.
Une mission sur le devenir des « Unités Mixtes » (UMR) a été confiée à François d’Aubert, ancien ministre de la recherche, en octobre 2007. Cette décision alimente cependant des rumeurs persistantes sur la disparition possible des UMR dans le contexte d’une gestion des moyens et des personnels de recherche confiés aux universités, dépossédant ainsi les organismes de recherche, dont le CNRS, de leurs prérogatives actuelles, notamment celle de créer et de gérer des UMR.
Ces spéculations, non encore confirmées, reposent en partie sur les déclarations du chef de l’Etat au cours de l’année 2007 : « Les unités de recherche seront pleinement intégrées dans les établissements universitaires les plus performants, qui ont vocation à devenir les principaux opérateurs de recherche en France (les grands organismes de recherche se recentrant progressivement sur leur fonction d’agences de moyen et de façon subsidiaire sur leur réseau de laboratoires propres). Ce sont autour d’eux... que devront se constituer les campus de recherche de niveau mondial… »
Plus tard, s’adressant à la ministre Valérie Pécresse, le Président déclare encore : « S’agissant de la recherche, vous ferez évoluer nos grands organismes de recherche vers un modèle davantage fondé sur celui d’agences de moyens finançant des projets.
Vous placerez les universités au centre de l’effort de recherche, en confortant notamment leur responsabilité dans les laboratoires mixtes de recherche. »
Il semble donc que les UMR ne soient pas appelées à disparaître mais qu’elles soient gérées par les universités positionnées maintenant au centre du dispositif national de recherche et d’enseignement.
Ainsi, concrètement, le ministère de la Recherche pousse toujours l’IRD à s’intégrer au tissu métropolitain de la recherche et de l’enseignement supérieur et à participer aux UMR.

L’évolution des idées au sein de l’IRD

Depuis quelques années, la Direction de l’IRD suit avec attention l’évolution des structures d’association scientifiques inter-organismes et la place de l’institut dans ce concert, compte tenu de sa mission spécifique orientée vers le développement du Sud.
Ces réflexions s’inscrivent dans le contexte de la politique de site mise en place en 2007 et de la mission nouvelle de l’institut dans la coordination de l’AIRD (Agence Inter-établissement de Recherche pour le Développement) :
- Le président (entretien des 12 décembre 2005 et 15 octobre 2007) souhaite une plus grande ouverture future sur la dimension européenne et internationale en ce qui concerne le Nord, et l’intégration du Sud, dans de nouvelles structures de mixité qui pourraient être initiées par l’institut. Ces nouveaux types de structures mixtes, qui dépasseraient et renouvelleraient le modèle standard du CNRS, devraient être favorisées par la loi d’orientation de la recherche.
- Le Directeur général (Réunion des présidents et vice-présidents des instances scientifiques de l’IRD du 9 février 2007) appelle à la création d’Unités Mixtes Internationales (UMI) dans le but de faire évoluer les relations de partenariat avec les institutions du Sud. « L’implantation principale des UMI sera celle du partenaire principal du Sud, ce qui constituera un facteur favorable à la pérennisation de pôles de recherche et de formation de hauts niveaux dans les pays concernés ».

Quelques éléments de réflexion

L’implication des équipes de l’IRD dans les UMR peut être considérée comme ayant eu des résultats globalement positifs. Mais ce constat ne doit pas pousser l’institut à vouloir « UMRériser » toutes ses activités scientifiques sur un modèle d’UMR standard unique.
L’IRD a besoin d’Unités Propres et le « tout UMR », un moment envisagé il y a quelques années, n’est ni réaliste ni souhaitable.
Des Unités Propres sur des thèmes plus proches des missions de développement de l’institut sont justifiées et ne doivent pas systématiquement s’intégrer dans des structures plus larges. Elles peuvent acquérir une visibilité pour elles-mêmes et des structures de type IFR (Institut Fédératif de Recherche) seraient alors mieux adaptées à la reconnaissance de ces équipes et à leur coopération éventuelle avec d’autres organismes.
De nouvelles structures de mixité devraient voir le jour, au-delà du modèle standard du CNRS.
L’IRD, comme le souhaite le Président et le Directeur général, peut initier un modèle qui lui soit propre avec des dimensions nouvelles : dimension internationale pour les pays d’Europe et les pays du Sud (c’est déjà fait avec les UMI), dimension plus spécifique intégrant différents acteurs extérieurs et des organisations non gouvernementales (ONG) susceptibles de mieux résoudre sur le terrain la dualité souvent antagoniste du développement et de la préservation de l’environnement.
Les avantages liés à nos partenariats avec les universités dans les structures de mixité doivent aussi être mieux utilisés dans notre mission de soutien aux communautés scientifiques du Sud, et cela va dans le sens des orientations gouvernementales récentes plaçant les universités au centre du dispositif Recherche-Enseignement supérieur. Ces universités accueillent de nombreux étudiants du Sud, parfois nous prenons un relais dans leur formation en encadrant des travaux de thèse.
Mais on va rarement au-delà des soutiens possibles que distribue le DSF, soutiens certes très appréciés, mais qui n’utilisent pas toutes les ressources du tissu universitaire français, étant trop confiné à « l’intérieur de l’appareil IRDien ».
Le pragmatisme et l’expérience du passé incitent à privilégier la diversité dans les structures de recherche, propres ou en association.
L’IRD, confronté à une dimension supplémentaire par rapport aux autres organismes de recherche : la finalité développement, a besoin d’une plus grande liberté de choix dans ses modèles d’association.

Jacques Merle 16 février 2008

 


 

Temples près de Varanasi